45. Sibérie: Hyoga

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Correctrice : Clina

Personnages : Hyoga du Cygne

Mention de : Saori Kido, Natassia, Mu du Bélier, Camus du Verseau, Seiya de Pégase, Shun d'Andromède, Shiryu du Dragon, Ikki du Phoenix, Isaak du Kraken

Ship : aucun

Type d'écrit : introspection, fraternel

Arc temporel : après Hadès, quelques années plus tard même

Lieu : lieu d'entraînement de Hyoga en Sibérie orientale

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Le calme des lieux avait toujours eu quelque chose de reposant pour l'esprit, le cœur et l'âme de Hyoga. Aussi étrange que cela pouvait paraître à certains, il se sentait chez lui au milieu de cette étendue désertique de glace et de neige. Il avait le même sentiment de sécurité et la même impression d'être à sa place que quand il était auprès de ses frères. Ce mot qu'il refusait encore il y avait peu de dire à voix haute. Fait pourtant incontestable, dont il avait presque toujours eu connaissance comparé à eux. Et le Cygne ferma quelques instants les yeux, savourant la caresse glacée du souffle polaire sur son visage, ses mèches blondes dansant librement dans l'air glacé. Et il offrit au vide un sourire serein retrouvant une paix intérieure, qui lui avait un peu fait défaut ces dernières semaines. Le silence de ces lieux éternellement pris dans la glace n'était brisé que par le chant du vent sur la plaine sibérienne. À ses oreilles, c'était comme une berceuse qui avait un pouvoir relaxant sur son âme. Enfant, le bruit du vent l'aidait à s'endormir, aussi étrange que cela puisse paraître. Ce son avait toujours amené un sentiment de calme en lui. Pourtant, il était relativement rare qu'il soit nerveux aux yeux des autres. Il incarnait pour beaucoup le Saint des Glaces, froid et neutre comme son élément. D'ailleurs, Saori-san puisait en lui une source d'apaisement quand elle était rongée par la nervosité. La jeune femme l'avait d'elle-même confessé lors de son séjour à l'isba. Et pourtant, il pouvait aussi être habité par une véritable tempête émotionnelle qui n'avait rien à envier à celle qui pouvait souffler sur la Sibérie. Mais extérieurement, Hyoga ne laissait jamais rien paraître de ce qui agitait son âme ou son esprit. Bien sûr, il ne faisait plus illusion auprès de tout le monde. Mais ceux pouvant lire en lui comme dans un livre ouvert étaient finalement assez peu nombreux.

Hyoga rouvrit les yeux et son regard céruléen erra longuement sur la banquise face à lui, et se perdit dans l'horizon découpé au loin par les montagnes enneigées et les glaciers éternels. Et il eut un autre sourire doux qu'il offrait à ce paysage magnifique, qu'il avait presque toujours connu immuable au fil des années d'entraînement et après les Guerres Saintes. Puis son regard azuré se posa sur le bouquet qu'il tenait fermement en main. Quelques pétales étaient tombés et coloraient de jaune, rose et rouge le blanc immaculé du sol près de lui. Cette fois-ci, il avait réussi à trouver diverses variétés de fleurs, aux robes pastel et douces dans les tons. Et il devinait la senteur agréable et florale qui devait s'en échapper pour embaumer l'air froid et sec ambiant. Comme à chaque fois, elles étaient un présent pour sa chère et tant aimée mère. Et même, si depuis la bataille du Sanctuaire et le combat qui l'avait opposé à son maître Camus du Verseau bien des années plus tôt il ne pouvait plus plonger pour la rejoindre, Hyoga lui apportait toujours des fleurs. Et il venait toujours se recueillir à l'endroit précis où le bateau avait autrefois sombré. Resserrant ses doigts autour des tiges, le Cygne reprit sa marche dans la poudreuse. Le soleil polaire n'était pas aveuglant à cette heure de la journée, dissimulé derrière des nuages et un léger brouillard glacé. Lentement, n'ayant pas prévu de faire grand-chose de sa journée, il chemina en silence vers l'endroit où reposait sa mère pour l'éternité, dans le bateau lui servant de tombeau. Il n'était plus très loin de son lieu de recueillement. Et il conserva un sourire mélancolique tout au long du chemin, réussissant à garder la sérénité de ses pensées et un calme reposant en son être. Il devrait un jour remercier Mu pour ses conseils et son apprentissage de ce que Hyoga nommait l'art de la zénitude et de la positivité. Rien ne semblait jamais ébranler l'humeur douce et sereine du Bélier. Et c'était à ce dernier qu'il devait d'avoir appris à canaliser ses émotions tout en les acceptant, grâce à divers exercices de respiration, méditation et de longues conversations. Le Cygne se savait chanceux d'avoir une famille et des amis avec qui il pouvait partager un tel lien de confiance. Il leur devait à tous beaucoup. Et il en était plus que conscient.

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