Fragments d'âmes

46. Océan: Ikki

Correctrice : Clina

Personnage : Ikki du Phoenix

Mention de : Saori Kido, Seiya de Pégase, Shun d'Andromède, Shiryu du Dragon, Hyoga du Cygne, Esméralda, Pandore

Ship : Esméralda/Ikki, pré Pandore/Ikki

Type d'écrit : introspection

Arc temporel : après Hadès, quelques années plus tard même

Lieu : une petite plage isolée en bord de l'Océan

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Le temps était relativement doux en cette moitié du printemps. Le soleil éclairait de ses rayons bienfaiteurs la plage et l'Océan, alors qu'un très léger vent venu de l'est rafraîchissait l'air. Et les vagues venaient s'échouer dans un rythme lent et régulier sur le sable blanc créant une mélodie relaxante pour qui prenait le temps de l'écouter. La lumière solaire créait des jolis jeux de luminosité sur le bleu de la mer, créant des petits éclats aussi scintillants qu'un diamant. La plage avec son sable et ses rares rochers complétait à merveille ce tableau digne d'une peinture paysagère. Ikki eut un regard pour la petite plage qu'il avait découverte par hasard quelques années plus tôt. C'était après la Guerre Sainte contre le dieu Hadès, pendant les semaines qui avaient suivi son réveil. En fait, il était arrivé en ces lieux au terme d'une de ses nombreuses errances, alors qu'il cherchait un peu de calme.

À l'époque, il attendait aussi patiemment que possible, que ces quatre frères se soient remis de leurs nombreuses blessures physiques et qu'ils puissent à leur tour quitter l'hôpital. Comme à chaque fois, le Phoenix s'était remis plus rapidement des combats, pouvant remercier pour cela son Armure Sacrée. Tout comme elle, il se régénérait rapidement, tel l'Oiseau de Feu mythologique des anciens mythes, qui était sa constellation protectrice. Et cette fois-là, il avait fait le choix de ne pas disparaître directement après son réveil. Il était resté, inquiet des répercussions et des conséquences de la possession du dieu Hadès sur Shun et de la blessure de Seiya, suite à leur combat contre le Seigneur des Enfers. Bien sûr, Ikki n'avait jamais été doué pour montrer ses émotions et son attachement fraternel à ses frères, alors il s'était contenté de rester et d'être présent pour eux, de veiller sur eux voire de les protéger si nécessaire. Et sa conversation sur les marches du Temple de la Balance avec Shiryu quelques semaines plus tard l'avait conforté dans l'idée qu'il était plus que temps qu'il fasse réellement preuve de présence pour sa famille. De plus, cela lui avait permis de mieux connaître le Dragon, et de partager des moments qui les avaient encore plus soudés tous les cinq. Et surtout, il avait appris à apprécier Saori au-delà de son rôle de Réincarnation de la déesse Athéna.

Ikki eut un léger soupir. Ils avaient tous bien changé. Ou plutôt ils avaient tous grandi depuis la fin des Guerres Saintes. Avec le temps, les blessures avaient guéri et ils avaient tous surmonté en grande partie leurs traumatismes. Même s'ils n'étaient pas complètement remis moralement, on ne pouvait pas sortir sans trace des épreuves et des combats qu'ils avaient tous menés. Même Saori avait gardé quelques stigmates invisibles de cette époque. Et sûrement que le retour à la vie de leurs aînés et des autres, présent bien étrange des Divinités en contrepartie d'une paix durable, les avait aussi aidés sur leur chemin de rédemption personnelle. Certes, certains de ses frères avaient encore du chemin à parcourir, mais peu à peu la culpabilité et la tristesse diminuaient et une certaine forme de sérénité s'installait en leurs âmes. Lui aussi avec le temps avait senti diminuer la colère, qui autrefois l'avait animé non stop, le poussant parfois aux pires propos et actes avec ses proches.

Quelque part, pendant très longtemps, Ikki avait vécu avec l'âme rongée par la culpabilité et le cœur alourdi de regrets qu'il ne savait pas exprimer. Son propre chemin de rédemption avait été long, mais il avait toujours pu compter sur l'affection et l'aide de ses frères et de sa cruche préférée. Certains jours, il s'estimait plus que chanceux de les avoir dans sa vie. Parfois, il se demandait pourquoi ils lui avaient si aisément pardonné ses manquements et ses actes d'autrefois. Il mesurait pleinement la préciosité d'avoir une telle fratrie. Et le Phoenix avait conscience de ce qu'il leur devait, et à quel point grâce à eux il avait lui aussi grandi et gagné en maturité et en sagesse. Il ne leur avouerait probablement jamais, mais ils devaient le savoir. Il n'avait que peu de secrets pour eux. Et la réciproque était vraie, lui aussi savait lire en eux comme dans un livre grand ouvert. Il supposait que c'était un des dons qu'offrait la fraternité.