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"Harry? Est-ce que tu es sûr que tout va bien?"

Mon petit-ami claque la portière de la voiture et fixe le pare-brise d'un regard vide. Il me semble voir ses yeux devenir de plus en plus humides et je me détache aussitôt, glissant du mieux que j'en étais capable sur ses cuisses, repoussant son siège loin du volant histoire de me laisser plus de place. Je le secoue rapidement par les épaules, à présent certain de voir des larmes glisser le long de ses joues mais toujours aucune réponse.

"Bébé!" Le ton de ma voix augmente automatiquement tant la peur et l'inquiétude s'emparent de moi. "Réponds-moi putain! Je suis là! J'existe!"

Il semble enfin remarquer mon existence et il s'effondre, littéralement.  Ses bras viennent s'enrouler autour de mon corps et son front s'appuie contre mon torse alors que je peux sentir le tissu de ce dernier se tremper tellement ses pleurs s'intensifient en peu de temps.

"Mon coeur," je murmure en frottant son dos, "mon amour parle moi."

Le compartiment devient silencieux, enfin si on peut qualifier le bruit de ses reniflements et de ses hoquets de silence. Je reste là, un soutient pour lui sans même savoir ce qu'il se passe. Il est juste sorti parce qu'il avait un appel de sa sœur et maintenant qu'il m'est revenu, c'est dans cet état et ça me fait terriblement peur.

*

Une heure a passé et il est à présent allongé sur la banquette arrière, collé contre moi et retrouvant petit à petit son calme.  Je dois avouer que c'était long mais je m'en fous, je pense être prêt à attendre encore quatre heures supplémentaire si c'était nécessaire.

"Alors mon coeur," je chuchote dans le creux de son oreille, "raconte-moi."

"Elle est morte."

Je resserre mon emprise autour de lui en fronçant les sourcils, lui demandant dans ce geste de qui il parle. Il semble comprendre car il prendre une grande inspiration tout en tremblant et je peux sentir ses larmes mouiller à nouveau ma peau.

"Ma mère."

Et il repart de plus belles, sauf que cette fois-ci, je ne sais pas comment agir alors je le serre gauchement contre moi. Même si je ne connaissais pas la mère d'Harry en tant que mère de mon petit-ami, je la connaissais en tant que grand-mère de Noah et je savais par ses propos qu'elle était un ange vivant, elle me donnait souvent des conseils sur comment gérer Noah quand il pétait les plombs. 

"Elle était malade putain." Il me pousse encore plus contre lui, comme s'il avait besoin d'évacuer sa rage et sa peine de cette façon. "Elle ne m'a rien dit."

Je me demande comment il fait pour ne pas bégayer vu la façon dont il pleure contre moi. Je murmure des excuses et des mots doux dans le creux de son oreille mais je sais que si je parle plus fort, je vais moi aussi craquer parce que, croyez-moi, avoir la personne à laquelle vous tenez plus que tout aussi faible dans ses bras, ça donne une telle envie de se rendre faible aussi. Mais si je le fais, il ne fera que continuer à pleurer encore plus et je ne veux pas qu'il sombre dans un tel chagrin alors je tente d'être fort, mais si je sais que s'il continue à sangloter de cette façon, je ne vais pas tenir très longtemps encore.


My boyfriend, his dad and I [L-S]Where stories live. Discover now