l'alchimiste

3.

bull$hit

Contre toute attente, Rita la petite métisse de la veille me plaît bien, elle ne m'a pas laissé indifférent. Elle a un de ces charmes assez atypique à vrai dire. Rien que physiquement, elle est lourdement bonne, je la baiserais bien plus d'une fois avec ses petites tâches de rousseur. Je n'ai pas craqué sur elle! Je n'ai encore jamais craqué sur personne et ça ne sera sûrement pas cette garce la première.

9h30.
Je me lève, fait la routine du matin soit douche, petit déjeuner tout le bordel. J'enfile un jeans ainsi qu'un polo manche longue noir et une petite paire de Nike, le tour est joué j'ajuste ma casquette et mes lunettes. Je dois emmener Sarah au commissariat retirer sa satanée de plainte.

Chaque jour que Dieu fait je constate inlassablement que la femme n'est que source de problèmes. Je repense toujours à ma «mère» si je peux appeler ça de la sorte, qui nous a sauvagement abandonné. Mon frère et moi n'étions pas des enfants désirés mais ce n'était pas non plus une raison pour nous jeter à la rue comme de vulgaires merdes.

Bref, passons, qu'elle aille au diable!

Prêt, je descends jusqu'au parking prendre ma voiture. Une fois à bord, je prends l'autoroute direction le quatre-vingt treize. Arrivé au point de rendez-vous j'aperçois une jeune femme bien apprêtée. Il s'agissait bien de Sarah, comme prévu elle m'attendait à deux pas de la laverie, je la klaxonne pour qu'elle constate que c'est moi. Elle me salue timidement et s'installe. Je remarque qu'elle est tendue, tant mieux, mon objectif n'est pas de la mettre à l'aise.

- wesh t'as cru t'allais au tribunal?! dis-je

- hein non, pourquoi tu dis ça?

- guette comment t'es fringuée ma gueule, du calme, tu vas juste retirer la plainte pas te faire le commissaire!

- je.. je... sais bien, je suis habillée normalement pourtant fin je sais pas

- tu verras une fois au comico quand tous les regards seront braqués sur toi

- euh, je n'aurais pas dû?

- je m'en bats les couilles moi!

- ah... sinon je voulais te remercier de m'accompagner jusqu'au commissariat

- donc genre tu crois que je te rends un service là? Détrompe toi! Si j'te ramène là-bas, c'est pour m'assurer que tu l'as retire vraiment, avec toi et ton gang de garces faut être hyper méfiant!

- non mais maintenant tu peux avoir confiance, je peux savoir pourquoi tu nous as laissé une autre chance?

- jamais la confiance ça n'existe pas, à la prochaine crasse commise c'est simple je vous butte! Puis arrêtons de parler, ça commence à me péter les couilles.

- froid et en plus de ça lunatique...

- ferme ta sœur, tu n'as pas compris ce que je viens de dire à l'instant?!.

Elle soupire en se jetant sur son cellulaire, je la regarde du coin de l'œil et la toise. Elle se met alors à se ronger les ongles, je sens qu'elle est déstabilisée, c'est évident qu'elle n'est pas à son aise faut dire je ne fais rien pour non plus. Tout le trajet se fait dans le plus grand silence. Après quelques minutes je me gare à proximité du commissariat. Je détache ma ceinture, Sarah reproduit le même geste puis se tourne vers moi.