52. (deux)

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Rita.

Que pourrait-il m'arriver de pire? J'ai déjà presque tout vécu alors ce n'est pas ce gala qui devrait m'effrayer s'écrit ma conscience. Cette dernière tente en vain de me rassurer, mais je sais que les choses ne vont pas bien se passer. Je le sais. J'ai vu dans ses yeux qu'il ne voulait pas me laisser partir, c'est comme si son regard me criait de rester à ses côtés.

Aussi pudique que je ne le suis, il était impossible pour lui de me décrire à haute voix ses réelles pensées. Malgré cela j'ai su les détecter. Plus les secondes, minutes, heures, journées et soirées passées en sa compagnie plus je m'attache à sa présence, à son personnage, à sa personne. C'est fou à quel point en si peu de temps, un être humain peut tant t'apporter, que ce soit positif ou le contraire. Dans le cas précis, il s'agit de la première option. Avec lui je me sens vivre.

Il n'est plus question de penser. J'avance sur mes hauts talons un pas précède le suivant, j'aperçois un homme brun élancé, vêtu d'un chic costard bleu nuit qui appuie son regard en ma direction. J'imagine assez rapidement qu'il est là pour moi. Lorsque j'arrive à sa hauteur, il me tend sa main droite remplie de chevalières, en guise de salutations et entame.



« - Bonsoir Catena Ventura, c'est un plaisir d'enfin te rencontrer! Je me présente Leonardo Montella mais tu peux juste retenir Leo ça me va aussi. » il lance en me souriant 



Elle avait tout prévu, elle savait pertinemment que j'allais me porter volontaire afin de venir ici seule et en première. C'est d'ailleurs pour cela qu'actuellement je me fais accueillir par ce type qui vient de m'appeler par mon nom de naissance. Cléa est persuadée de posséder une quelconque avance sur moi, alors que je ne compte pas jouer ni faire une course avec.

Si je suis présente c'est principalement pour honorer mon contrat avec lui, l'Alchimiste.





-   Montella comme madame Agatha?

-   Exact, il s'agit de ma tante. Tu es assez bien informée ça ne m'étonne pas & cela malgré les années où tu as quitté notre monde.

-   Votre monde. Complètement merdique qui plus est. Si j'ai bien compris c'est toi qui a pour mission de me surveiller? Ils ont si peur de moi?

-   Non, mais plutôt te protéger.

-   Comment ça me protéger?

-   Écoute je t'en ai assez dit Catena. Maintenant suis-moi, ajoute-t-il en
soulevant son bras afin que je me tienne à lui

-   Il me semble qu'je suis encore en mesure de marcher seule jusqu'à...

-   Fais-moi confiance, agrippe toi.




Son bras était toujours en attente du mien, je l'ai regardé une fois puis deux sans comprendre ce manège. Honnêtement j'étais perdue, je ne voyais pas où il voulait en venir, je ne comprenais pas pourquoi je me trouvais à cet instant avec lui ni même de quoi ou de qui il devait me protéger. D'un air très méfiant, je l'ai interrogé à nouveau du regard.




- Pourquoi je devrais m'agripper à toi? Je veux dire, j'en vois pas l'interêt.
À moins que ce soit un piège de Cléa.

- Et en quoi consisterait ce piège? Je t'évite juste de te faire intercepter par les gens de la communauté qui seraient susceptibles de te reconnaître et te retenir alors qu'on a déjà du retard. Catena dépêchons nous s'il te plaît.

- T'en fais pas, je passerais inaperçue.

- Je ne pense pas que tu puisses passer inaperçue quelque part, surtout vu la manière dont tu es ce soir! Qu'importe c'est comme tu voudras, l'heure avance allons-y dit-il en soupirant avant de réajuster sa cravate





l'alchimiste Where stories live. Discover now