13.

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Seul dans mon appartement, je roule ma verte qui a l'allure du désespoir.

Vides sont mes pensées, j'ai beau essayer de penser mais c'est sans effet, seuls mes maux sont à panser. Substances illicites dans le sang me confortent dans ma triste solitude, triste solitude que j'affectionne.

L'interphone résonne.

Je reste alors avachi sur le fauteuil sans même bouger le petit pouce, j'en ai rien à foutre de savoir que quelqu'un a sonné, cette personne a sûrement du se tromper.

Je suis à mon énième joint de la journée, inutile de préciser que je suis fait comme un rat, mes yeux rougeâtres et cernés ne s'ouvrent qu'à peine. Mais qu'est-ce que j'aime être dans ce putain d'état, c'est un réel kiffe inexplicable. J'aime être mal.

Un toc toc se fait entendre.

Cette fois-ci, je n'ai pas le choix, je vais devoir me lever pour zieuter à travers le judas. Avant de me lever j'attrape et enfile les lunettes de soleil qui traînaient sur la table pour camoufler la misère.

À la porte d'entrée, je la vois soignée en tailleur, les cheveux mi-longs lissés, les lèvres légèrement maquillées...

Elle est toute en beauté.

Certes, mais je ne sais pas ce qu'elle fout ici, sur mon pallier, à cette heure tardive.

J'ouvre la porte.


- Bonsoir. dit-elle le sourire aux lèvres

- Salut!

- Ça va? T'as pas l'air de bien aller?

- J'vais bien.

- C'est donc pour le «style» les lunettes?

- Juste une simple envie.



Je l'ai fait entrer, elle prononçait excessivement son déhanché.

Elle se traîne une silhouette de rêve. Mais elle n'a pas besoin de m'impressionner, je sais déjà ce qu'elle vaut réellement au lit.


- Ha oui, c'est enfumé ici!

- Ça te dérange?

- Non pas du tout.

- On est d'accord.


Le fait que je lui réponde froidement n'est pas calculé, je n'arrive pas à me contrôler. Je ne pense pas qu'elle est venue ici pour faire le piquet devant mon écran plasma, je l'invite alors à s'installer.


- Que me vaut cette visite nocturne?

- Pardon?

- Han, je parle pas assez bien français. Je recommence, qu'est-ce que tu fais ici?

- Attends, c'est une grosse blague la?

- Donc moi je suis un grand clown à mes heures perdues c'est ça?

- Jaffar c'est toi qui m'as dit de passer.



Ok, j'ai peut-être dû trop abuser de la fumette mais je ne me souviens vraiment pas l'avoir contacté, je ne suis pas fou.


l'alchimiste Where stories live. Discover now