l'alchimiste

38.

« Rita. »

Quand je me suis rendue compte que je n'avais plus ma gourmette en main, j'ai paniqué, j'ai littéralement fais une crise. Chose qui ne me ressemble pas, Émilie était complètement choquée, elle avait presque même peur de m'approcher. C'est le seul souvenir, seul objet que j'ai de ma défunte mère, je ne m'en serais pas remise si je ne l'avais pas retrouvée. Puis je me suis souvenue que la veille j'étais avec Jaffar, dans sa voiture. Alors peut-être qu'elle est tombée là-bas? Du moins je l'espérais. Avec Mimi, on a décidé de l'appeler pour savoir s'il ne l'avait pas vu. Et Dieu merci, elle était bien dans sa caisse. Lorsque j'étais au téléphone avec lui, je l'ai senti assez tendu mais cela ne m'a pas plus interpellé que cela sachant qu'il est de nature comme ça, surtout s'il vient de se réveiller. J'imagine qu'il s'est mal levé.

- Mimi, tiens j'ai fini avec.

- Merci grosse. Je comprends pas pourquoi vous vous êtes toujours pas échangés vos numéros sérieux, vous êtes chelou.

- Je te jure, je sais pas non plus. Mais j'aime bien passer par ton téléphone.

- Moi pas, dit-elle en riant, vous êtes chiants

Je pense en vérité qu'on est pour le moment assez bien comme ça, on ose pas être trop proche et trop complice à la fois c'est peut-être pour cela qu'on limite les conversations à longue distance, qu'on s'évite dès qu'on a l'occasion. Je ne sais pas, c'est vrai que lui et moi c'est assez spécial voire très bizarre. J'ai du mal à le cerner comme lui a peut-être du mal avec moi. C'est encore trop ambiguë.

- Riri, tu m'accompagnes j'espère?

- Bah oui, je vais pas te laisser seule.

- J'ai eu peur.

- Mais j't'ai dit je serais avec toi du début à la fin pour cette épreuve.

- C'est vrai j'avoue.... Merci à toi. D'habitude tu sais j'ai Jaffar mais la situation est complexe, j'ai vraiment chaud de lui dire.

-   Ouais j'comprends t'inquiète, tu lui annonceras lorsque tu seras prête.

-   T'as raison. Mais ce qui me fait le plus chier c'est de ne pas être certaine du père c'est grave. Je n'aurais jamais pensé être un jour dans cette situation de merde. J'te jure Rita.

-    Ce sont des choses qui peuvent arriver, ça ne fait pas de toi une mauvaise fille hein sache-le. T'étais en période creuse avec Kris alors voilà. Pour le moment s'te plaît préoccupe toi juste de ta santé, ton mental, les autres on s'en fou on verra après. C'est ok?

Elle secoue sa tête en signe de réponse. J'essaye d'être le plus présente que possible pour elle, lorsque j'étais plus jeune dans ce cas j'aurais aussi aimé avoir un soutien solide. Alors je fais de mon mieux. Je ne sais pas si elle a déjà réfléchit à l'avenir du bébé, c'est vrai que cela peut-être trop tôt mais ça va très vite. Faut qu'elle sache si elle veut le garder ou non et c'est une décision, un passage très difficile. De toutes les manières tout à l'heure à l'hôpital on va lui poser ces questions là.

- Rita j'peux te demander quelque chose?

- Euh, ouais vas y.

- Ta grossesse, je sais que tu m'en as jamais vraiment parlé mais tu... comment ça s'est passé? C'est peut-être trop douloureux pour que tu en parles, je veux pas te blesser.