l'alchimiste

4.

Le temps passe, les souvenirs restent. Le passé c'est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir soit tout en apprendre.

«Même si le passé ne cesse de te faire signe, tu ne dois pas obligatoirement regarder en arrière.»

Ouais je ne regarde pas en arrière vu que je ne vais pas dans cette direction, le futur m'attend. Je ne suis pas rongé par ce parcours chaotique de ma vie, je n'en veut pas non plus à mon grand frère Amaru d'avoir quitté le pays pour la Thaïlande, il a prit la meilleure décision pour sa fille. Ma nièce Zara doit avoir maintenant six ans voire sept ans et je ne l'ai encore jamais vu, rien qu'en photo elle est magnifique. Amaru et Zara sont ma seule famille, je ne les oublierai jamais malgré les 9 444 kilomètres qui nous sépare. Mais si aujourd'hui je me tue dans le business c'est seulement pour moi, je n'ai personne à mettre à l'abri, si je le fait c'est pour retrouver mes pieds derrière un bureau dans ma future villa. Je veux que toutes ces salopes, tous ces enculés se disent que ce jeune orphelin, sans rien ni personne a su réussir.

Sport fini, je file à la douche de la salle. Au passage je tombe sur un de mes anciens associés. Le hasard fait-il bien les choses? Fuck, je ne crois pas à toutes ces conneries de karma! Cela dit c'est bien, on pourra parler affaire tranquillement.

- Jaffar comment va? dit le grand basané

- ça va tranquillement et toi Shark?

- bien c'est comment les affaires? Ça fait un bail qu'on a pas bossé ensemble hein

- ouais c'est vrai, dernièrement j'avais pas trop besoin de m'associer, je charbonnais seulement avec mes gars t'as vu! T'as des plans à proposer?

- un plan de fou! Ça promet gros, c'est sur un autre marché, qui rapporte beaucoup plus tu vois?

- mhm bavon, ça a l'air benef, bon tu sais quoi demain passe au QG on organise une réunion avec l'équipe!

- vas y y'a pas de problème je serais de la partie, on fait comme ça frère.

Frère dit-il? Si seulement il savait! Mec j'ai déjà soulevé ta chère et tendre petite sœur. Bref, il me serre la main et s'en va. Je quitte la salle afin de rentrer chez moi. Arrivé au quartier, j'aperçois une bande de petits mecs qui viennent jusqu'à ma voiture en accélérant le pas, parmi eux je reconnais le jeune garçon Jamel.

- Salut Jaffar! Tu viens jouer avec nous aujourd'hui? me demande le petit

- eh mon petit tu vas bien? Mais tu as déjà tous tes copains pour jouer au foot

- oui mais il nous manque un gardien et j'ai dis à tout le monde que tu n'étais pas méchant, pas vrai les gars?

Ils acquiescent tous de la tête pour confirmer les dires de Jamel. Les petits ne me lâchent plus d'une semelle, ils insistent pour que je jouent avec eux mais aujourd'hui je ne suis pas spécialement d'humeur. Ils me racontent leur journée, j'en ai strictement rien à foutre en plus de ça j'ai mal au crâne, mais leurs petites bouilles m'obligent à rester avec eux encore quelques instants. Une jeune femme se met à gueuler.

« JAMEL !!! JAMEL !! JAMEL !! YA ZEBI JAMEL VIENS TOUT DE SUITE ICI!!!!! »

- c'est qui? demandais je

- ma mère, je vais me faire tuer je n'avais pas le droit de sortir. réponds Jamel

Tous les autres petits ont pris la fuite, plus la mère de Jamel se rapprochait plus elle me disait quelque chose. MERDE! C'est Amina, je me suis déjà tapé la mère du môme et cela remonte au déluge. Elle fait partie de celles qui me détestent à jamais.