l'alchimiste

45.

J'arrive à contre cœur dans ce putain de bar du neuvième arrondissement, j'ai dû insister pour qu'on ne se rejoigne pas dans l'un de ses appartements. Je connais maintenant ses vices. Je suis à la bourre mais je m'en bats les couilles, l'essentiel c'est que je sois présent.

Je la vois déjà au loin en train de jouer de ses charmes avec l'un des clients du café, elle ne m'a pas encore aperçu. Dès lors où son regard croisa le mien elle s'est détachée du jeune homme à une vitesse lumière. L'indifférence devait se lire sur mon visage. Elle semblait presque gênée alors que c'est carrément le cadet de mes soucis. Je m'en masturbe fort.

Elle s'est aussitôt levée pour me saluer d'une poignée de main, sûrement histoire de paraître civilisée je n'en sais rien. Je me suis donc installé sans même lui adresser un mot.

- Salut l'Alchimiste. Alors,
tu es toujours de mauvaise humeur?

- Tu m'as fait venir ici pour parler d'affaires ou mes états d'âmes?

- Affaires mais tu sais ça ne m'empêche pas de prendre de tes nouvelles. J'ai vu que ce matin tu avais l'air pas mal sur les nerfs.

-    Peut-être parce que j'ai été réveillé par ton appel. Bref, vas y enchaînons!

- Désolée mais j'ai essayé de te contacter par messages aussi tu ne répondais pas. J'imagine que tu as passé une soirée mouvementée je...

- Tu joues à quoi Cléa là?

- Comment ça? Je te parle juste de...

- Attends attends on va parler simplement de business et rien d'autre.

Elle me fixe avant d'attraper son briquet et allumer sa cigarette vogue, aux allures femme fatale elle ne cesse de me regarder. Je lui ai pourtant bien fait comprendre que ça me faisait extrêmement chier d'être là avec elle.

- Donc tu penses avoir la maîtrise des choses là en me remballant? Jaffar t'as certes l'habitude d'avoir l'emprise sur les femmes avec qui tu bosses mais ne me compte pas dans le lot. Je suis pas ces petites minettes que tu embauche pour moins de 2000 balles.

-    Qu'est-ce que tu racontes? La tête de ma mère je vais me barrer tu vas rien comprendre. Je te dis qu'on est ici pour parler de notre bail et basta, ce que tu dis ça n'a pas de sens. Donc si la seule chose qui te préoccupe c'est la manière dont j'te considère et considère celles avec qui je taf, j'ai plus rien à faire la. J'irais alors converser avec ton père.

La jeune blonde a rapidement déposé sa cigarette sur le cendrier avant d'attraper ma main pour tenter de me retenir. Un sourire s'est alors peu à peu dessiné sur ses lèvres.

- Je constate que t'es vraiment irrité, fallait me le dire j'aurais alors repoussé notre rendez-vous. Tu sais maintenant que je suis légèrement provocatrice? Je voulais peut-être tenter le diable en cherchant tes limites.

- T'es complètement baisée.

- Si tu savais. Je n'ai pas encore totalement découvert à qui j'ai affaire en face de moi.

- Ce n'est pas nécessaire.

- De ton point de vu. Moi ça m'intéresse.

- Ok. Cléa blague à part dis-moi pourquoi il fallait qu'on se voit.

-    Oui non plus sérieusement, j'aurais dû être pro dès la seconde où tu as mis un pieds dans ce bar. T'as déjà parlé à tes filles?

-     Mes filles? Tu parles comme si j'étais un mac. Nan je les ai même pas encore vu depuis mais ça marche.