46.

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« - Il n'y a que toi
qui m'intéresse t'entends? »


Presque incontrôlable j'étais, mes pensées se sont révélées sans qu'elle ne s'y attende. Ses yeux se sont écarquillés montrant son étonnement, elle était toujours là face à moi, le regard pratiquement noyé dans le mien. Elle s'apprêtait à répondre, je ne voulais absolument rien entendre je l'ai alors arrêté.


- Laisse c'est bon, ne dis pas un mot.


Surprise, elle s'est mise à zieuter à travers la fenêtre comme si elle se sentait gênée. J'ai lentement tourné son visage avec la paume de ma main. Et puis là, j'ai fini par l'embrasser. Réceptive, ses mains se sont plaquées contre la porte, nos langes se sont à nouveau unies.

Souffle usé, je me suis arrêté pour la contempler. Ses yeux étincelaient, elle était simple comme souvent. Vêtue d'une veste en jean, d'un taille haute et une paire de basket. Toujours dos à la porte je me suis rapproché d'elle, presque sans contrôler mes gestes j'ai dénudé son épaule gauche. Une très légère bretelle noire a fait son apparition, mon index s'est donc faufilé entre ce fin tissu et sa peau.

De nombreuses idées et images me trottaient en tête, je m'imaginais faire un tas de choses folles mais ce n'était peut-être pas le bon moment. Alors, je me suis contenté d'effleurer cette minime partie de son corps.



- Je t'entends plus, dis-je
en lui remettant correctement sa veste

- Ah faudrait savoir Jaffar, il me semblait que tu ne voulais pas entendre un mot?

- Vas y blague! Je voulais juste éviter que tu rebondisse sur ce que j't'ai dit.

- Pourquoi? Tu le regrettes déjà?

- Tu m'as déjà vu regretter quoi que ce soit Rita? Je ne regrette rien. C'est sincèrement ce que je pense mais je veux pas qu'on s'attarde là dessus.

-    Si ça peut te rassurer, je ne comptais pas le faire. Et pour clôturer ce sujet je rajouterais simplement que oui, je t'ai bien entendu.



Souriant, j'étais comme satisfait de sa réponse, courte et concise. Elle m'a montré qu'elle avait une sorte d'intelligence et que nous deux n'avions pas besoin d'en rajouter des caisses sur l'affaire. Pour moi c'était un réel effort de lui placer en pleine gueule, qu'il n'y a qu'elle qui m'intéresse mais il fallait que je la rassure. Je sais pertinemment qu'avec certaines ce n'est pas suffisant et même loin de l'être, qu'il faut lâcher un flot de belles paroles, de flatteries, de déclaration et toutes ces putains de conneries qui suivent. Sauf que tout ceci ce n'est pas moi! Une fois lancée cette phrase j'avais peur qu'elle m'enferme moralement et m'oblige à converser uniquement là-dessus, développer mes dires. C'est pourquoi j'ai décidé de la jouer ainsi.

En vain, Rita et moi étions pratiquement sur la même longueur d'onde. Soudain, elle s'est déplacée pour s'installer une fois de plus sur la chaise. Je la regardais faire sans rien ajouter, ce n'était pas elle il y'a de cela quelques minutes qui était pressée de s'enfuir rejoindre les autres? J'ai la drôle impression que mes baisers du futur ont un effet dangereux tant je suis un homme sucré.




- Qu'est-ce qui y'a? dit-elle

- Laisse-moi passer s'il te plaît,
Jaffar...c'est bien toi qui chialait ça?

-    Ça c'était avant que tu sois...

-    Attention à ce que tu vas dire!

-   C'était un compliment pourtant mais tant pis oublie. J'attends juste que le boss dit-elle en me pointant du doigt, me dise lorsque je vais pouvoir disposer du fameux bureau.

l'alchimiste Where stories live. Discover now