l'alchimiste

39. (deux)

Je l'ai ramené chez moi, c'est la première fois qu'elle mettra les pieds dans mon appartement. J'ai pensé que c'était l'occasion, si elle s'ouvre à moi avec toutes ses confidences autant le faire dans un lieu dit approprié où elle sera susceptible d'être à l'aise. Du moins je l'espère, si ce n'est toujours pas le cas bah fuck hein j'aurais fait de mon mieux. Elle était gênée au début, je l'ai vu dans son regard, elle se demandait sûrement « qu'est-ce que je fou là? Pourquoi il me ramène dans sa baraque?»

Détente je ne compte pas te faire de mal sauf si tu veux que j'te fasse du bien, là c'est une autre affaire qui pourrait certainement me passionner. Elle a la plastique, les courbes, le corps parfait pour faire des études de sciences. Pour de vrai. Je sais même pas pourquoi je lance des phrases de mecs en chien, sachant que je me suis fait sucer la veille par sa cousine en plus de cela. Peut-être que finalement je suis un sacré salaud?

Je ne sais pas. C'est à mes ex conquêtes et futurs ex de le confirmer ou le nier...

J'essaye de bien l'accueillir comme je peux. Ça me fait tout drôle, tout bizarre, de la voir là en face de moi en plein milieu de mon salon.

-   C'est beau chez toi, dit-elle

-   Cimer, c'est ça de faire en sorte que son chez-soi ressemble à son proprio.

-   Ça va les chevilles?

-   N't'en fais pas pour elles!

- Sérieux j'aurais jamais pensé que chez toi ça serait si ordonné, si bien décoré et tout.

- Ah ouais! Parce que j'suis un mec qui vit seul? Ou parce que j'suis encore rien que l'Alchimiste à tes yeux?

- Non non pas du tout. Juste parce que j'vois que tu es super focus sur ton boulot et tes projets ce qui fait que t'as pas forcément le temps de t'occuper avec soin de ton appart.

- Tu t'es bien rattrapée.

On s'est d'abord installé sur le balcon en fumant chacun nos clopes respectives. J'avais déjà constaté qu'elle avait un passé de grande fumeuse, ses habitudes l'ont trahis elle enchaînait souvent garrot sur garrot.

-   Tu fumes beaucoup. 

-   Moins que toi je pense.

-   Ça reste à voir...

-   A coup sur. T'es un grand consommateur.

-   Ouais tout ce qui se fume, j'le fume.

-   À l'époque j'étais comme toi.

-   Et c'est maintenant révolu.
Qu'est-ce que tu bédavais?

-   Tout et n'importe quoi dit-elle en crachant sa fumée, j'étais une grosse épave!

-   À ce point là?

-   Je, oui j-j'étais méconnaissable.

- Détends toi Riri, tu peux être tranquille. Je n'te jugerais aucunement.

- Bah en fait... Si tu m'aurais rencontré bien avant tu aurais sûrement pensé que j'étais une vielle tox et j'en étais pas si loin.

-   T'étais du genre à fumer, consommer jusqu'à te détruire c'est ça?

-   Je me sentais déjà détruite alors non je fumais plutôt pour oublier que j'étais encore en vie tu vois. Consommer pour se sentir presque morte, c'était à peu près ça l'idée.