IV- Bouleversements (réécrit)

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(GIF : Amanda)


Je me réveillai en sursaut. J'étais en sueur et je pleurais, mon haut était trempé et collait sur moi comme une seconde peau. Mon cœur battait encore très fort dans ma poitrine et je respirais avec difficulté. Je n'étais manifestement pas remise de ma mésaventure du lycée. Je m'assis donc sur mon lit et essayai de remettre mes idées en place. Je me souvenais de tous les détails de mes deux rêves. Mais j'avais beau essayer de comprendre se qu'ils signifiaient, je n'y parvenais pas. Par contre il y avait une chose dont j'étais sûre, c'était que celui du lycée avait été le pire et le plus horrible des deux. Je revoyais encore le corps ensanglanté du garçon brutalement assassiné, puis le meurtrier à la cape et aux yeux terrifiants qui m'avait fixé avec intensité avant de s'évaporer.

Je levai les yeux de mes mains tremblantes et jetai un regard par la fenêtre : il faisait nuit. Mes parents devaient être rentrés depuis longtemps, pourtant personne ne m'avait réveillé. Je changeai de tee-shirt et enfilai mes chaussons avant de sortir enfin de ma chambre après avoir attendu d'être calmée. Je dévalai le grand escalier de marbre et pénétrai dans la cuisine en suivant la bonne odeur de viande cuite que j'avais sentie depuis le palier.

- Mmmh, ça sent bon !

Mes deux parents se retournèrent en même temps lorsqu'ils entendirent le son de ma voix enrouée.

- Coucou ma puce, tu as bien dormi ? Me demanda ma mère avec un grand sourire avant de lécher le bout de ses doigts pleins de sauce.

- Donc vous m'avez laissé dormir ? En déduis-je.

- Tu avais l'air d'en avoir bien besoin. Dit mon père.

Ce dernier portait le tablier de mon école primaire où mon dessin de chat se noyait parmi ceux de mes anciens camarades et de sa main gauche, il tenait une spatule qu'il fit tourner sur elle-même.

- C'est vrai.

- Alors, comment était cette rentrée ? M'interrogea ma mère en se lavant les mains.

Je m'avançai et posai mon regard sur ce qu'ils étaient en train de préparer. J'eus un soudain mouvement de recul en voyant la sauce tomate pourtant d'habitude appétissante, dans la casserole. La vision du corps sans vie du garçon de mon rêve, gisant dans une marre de sang s'imposa devant moi et tout à coup je n'eus plus faim du tout.

- Alors ? C'était si terrible que ça ?

- Hein ?

Je reportai mon attention sur mes parents qui me dévisageaient à présent avec de grands yeux.

- Oh euh... c'était un peu fatiguant.

- Tu as fait des rencontres ? Me taquina mon père en esquissant un sourire.

Je levai les yeux au ciel et espérais qu'ils allaient lâcher l'affaire après ça.

- Mais oui ! J'ai rencontré une charmante fille du nom d'Amanda et on a passé la journée ensemble ! Je suis sûre qu'on va devenir les meilleures amies du monde !

Diversion réussie, ils éclatèrent de rire et la question fut écartée. J'étais sauvée.

- Bon on va servir dans deux minutes, tu préviens ta sœur s'il te plaît ?

Je hochai la tête et sortis de la cuisine pour me diriger vers le salon. À peine avais-je pénétré dans la pièce éclairée par de nombreux luminaires que Susy, notre labrador, me sauta dessus et me lécha la figure pour me faire savoir qu'elle était contente de me voir. Je parvins à la repousser au bout de cinq minutes et lui caressai affectueusement la tête. Qu'est-ce que j'aimais ce chien. Avant il appartenait à ma grand-mère puis après sa mort nous l'avions adopté. À chaque fois que je le regardais, je revoyais tous ces souvenirs passés avec elle et Susy, toutes les trois heureuses et riant à gorge déployée -bon d'accord peut-être pas le chien. Cela avait le don de m'attrister mais de me donner le sourire en même temps.

La Marcheuse de rêves - TOME 1Where stories live. Discover now