XXIV- Bombe à retardement (réécrit)

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Mendrac se saisit de la bouteille d'alcool posée sur la table et laissa le liquide ambré se déverser dans son verre, avant de porter celui-ci à ses lèvres et de boire la boisson d'un trait. Le liquide chaud se déversa dans sa gorge jusque dans son estomac et il se sentit tout de suite mieux. Cette petite garce d'Elena allait avoir ce qu'elle méritait ! D'ailleurs sa ressemblance avec Tatiana était saisissante, tout dans ses gestes et ses paroles lui rappelait son ancien amour et cela le hantait. Il revoyait son visage juste avant qu'elle ne meurt, avant qu'il ne l'achève de ses propres mains et lorsqu'il regardait Elena ce même visage venait le défier.

Il reprit la bouteille mais cette fois but directement au goulot les dernières gouttes qu'il restait. À présent vide, il l'a jeta violemment contre le mur et elle vint s'y briser en milles morceaux ce qui lui permit enfin d'extérioriser toute cette haine qui bouillonnait en lui. « Je l'a tuerai ! Je l'a tuerai mais avant je prendrai ses pouvoirs ! Peu importe par quels moyens, mais ses pouvoirs seront à moi ! », pensa-t-il rageusement. Et puis il y avait encore son fils, Aiden, qui l'avait lâchement trahi en l'assommant et en fuyant avec elle. Ce n'était décidément qu'un bon à rien. À cause de lui, tout leur plan venait d'être anéanti et Elena risquait d'atteindre Eledor et de prendre sa place sur le trône avant qu'il n'ait pu l'utiliser à ses fins.

Après avoir fait les cents pas tout en listant les solutions qui étaient à sa disposition, Mendrac fut interrompu par les portes de la salle s'ouvrant sur Lydia. Cette dernière portait l'uniforme de commandante de la garde et ses cheveux flamboyants étaient attachés, ce qui rendait son visage plus stricte encore. En quelques enjambées, elle fut devant lui tandis que les portes se refermaient sur eux.

- Maître, commença-t-elle en s'agenouillant devant lui, ils ont réussi à s'échapper mais...

Mendrac serra les poings et sentit sa colère escalader.

- Comment ça, ils ont réussi à s'échapper ?! l'interrogea-t-il en tentant de garder son sang froid.

- Par le passage des catacombe, maître, expliqua-t-elle le regard toujours baissé vers le sol. C'est par là qu'ils se sont enfuis mais ils sont affaiblis, ils n'iront pas loin.

Mendrac lui saisit le menton et la força à se relever tout en tenant son visage délicat entre ses mains. Dans une tentative d'intimidation, il approcha son visage du sien et plongea son regard dans ses yeux verts semblables à deux émeraudes.

- Dans ton intérêt, j'espère que tu as raison Lydia, sinon je peux t'assurer que tu le paiera très cher. Tu crois que j'en ai fini avec Elena ? Loin de là. Elle est à deux doigts de basculer de l'autre côté, j'ai pu le constater de mes yeux, il suffit juste que je la pousse un peu plus et elle, ainsi que ses pouvoirs seront enfin à moi. Tu comprends ma douce Lydia ?

Ses doigts dévièrent lentement pour dessiner les traits fins de sa peau lisse et pâle et il l'a sentit frissonner à son contact. Quel merveilleux visage d'ange, songea-t-il, renfermant pourtant le démon le plus dangereux. Il s'en était assuré quand il l'avait accueilli chez lui il y avait de ça dix ans. À présent elle était la plus loyale et la plus dangereuse de tous.

Lydia acquiesça lentement de la tête ce qui fit sourire Mendrac.

- Mais maître, tenta-t-elle d'objecter, vous n'avez pas besoin d'elle !! Vous êtes assez fort pour détruire les derniers traîtres et régner sur Aragon !

Il la fixa pendant de longues secondes durant lesquelles il la vit retenir sa respiration. Finalement il resserra la pression de ses doigts contre sa joue avant d'approcher ses lèvres de son oreille.

- Combien de fois dois-je me répéter ? Il me la faut avec moi, j'ai besoin que ses pouvoirs soient dans notre camp et non contre nous, siffla-t-il avec méchanceté en repensant à la manière dont Elena s'était prise pour le battre à son propre exercice.

La Marcheuse de rêves - TOME 1Donde viven las historias. Descúbrelo ahora