VI- Interrogatoire surprise (réécrit)

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(GIF : Helder)


- Rangez-vous en file indienne et attendez votre tour dans le calme s'il vous plaît ! Lança un surveillant d'une voix forte pour couvrir le brouhaha.

Les interrogatoires allaient se dérouler dans l'ancien self, aujourd'hui reconverti en salle de réunion et assez grand pour réunir les nombreuses files de lycéens. Ils avaient disposés des tables et des chaises dans toute la pièce pour pouvoir prendre nos dépositions et des agents à l'air grave étaient en train de questionner à tour de rôles tous les étudiants de l'établissement. Quelles questions pouvaient-ils poser ? Pouvaient-ils arrêter quelqu'un s'ils le trouvaient suspect ? Dans ce cas je ne donnais pas grand-chose de ma propre peau. J'étais tellement nerveuse que cela devait se voir à des kilomètres à la ronde.

La queue avançait si lentement que j'avais commencé à me ronger les ongles tout en jetant des regards angoissés autour de moi. Il fallait que je me calme. Je serrai les poings en prenant une grande inspiration.

- Tout va bien Elena ? S'inquiéta Amanda derrière moi.

Je me tournai vers elle, un faux sourire au visage.

- Ça va, je suis juste un peu nerveuse. Tout ça est si officiel.

- J'espère que grâce à ça ils parviendront à découvrir qui a tué Marc. Lâcha ma meilleure amie d'un ton déterminé.

Je grimaçai et reportai mon regard devant moi. Ma main trouva instinctivement mon pendentif et commença à caresser ma pierre de lune. Je n'avais rien fait de mal, je n'avais aucune raison de m'inquiéter. Mais j'avais vu quelque chose. Je me mordis si fort la lèvre que je crus que j'allais la faire saigner. Enfin, ce fut mon tour.

J'avançai lentement jusqu'à la chaise qui m'attendait et m'assis prudemment. Un homme d'une quarantaine d'années feuilletait un carnet de notes et faisait tourner un crayon entre ses doigts maigres. Quand il s'aperçut de ma présence, il me fixa de ses petits yeux noirs à l'aspect inhabituel et se gratta pensivement la barbe qui commençait à repousser. Je restai planté là sans rien dire à la fois intimidée et anxieuse. J'attendais qu'il dise quelque chose mais il ne faisait rien à part faire habilement tourner son crayon et me dévisager avec une lueur étrange dans le regard.

Mais lorsque je clignai des yeux et que je les rouvris, une fraction de seconde plus tard, cette lueur avait disparue. Je secouai la tête en me disant que j'avais de drôles d'impressions et c'est à ce moment là qu'il prit la parole avec un fort accent que je ne parvins pas identifier :

- Pour commencer : Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et classe.

- Hum... Elena Parker, j'habite au 11 rue des Hortensias à X et mon numéro est le euh... 06-83-99-52-63. Je suis en Terminale L.

Voilà c'était dit, maintenant il fallait que j'arrête de trembler et de bafouiller. L'agent de police prenait frénétiquement des notes sans me regarder. Heureusement car j'étais toute tremblante et l'air dans la salle m'oppressait de plus en plus.

Quand il leva finalement la tête, j'étais de nouveau en train de triturer mon pendentif. Il le remarqua et immédiatement son expression changea. Ses yeux s'écarquillèrent et son regard tout sauf bienveillant rencontra le mien. Je sentis un frisson me parcourir et je m'agrippai à mon médaillon comme à ma vie. Que lui arrivait-il ? Une petite voix intérieure me souffla de m'enfuir à toute jambes mais j'étais tétanisée par son regard, ses larges épaules et son visage tout sauf amical. Finalement, un autre agent nous interrompit pour poser une question au policier Kervella -comme indiqué sur son badge. Une fois à nouveau en tête à tête, ce dernier reposa sur moi son regard froid et reprit la parole en pesant sur chaque mots :

La Marcheuse de rêves - TOME 1Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ