La Marcheuse de rêves - TOME 1

XXXIX- Le couronnement (2)

Je dormais d'un sommeil paisible et sans cauchemars, lorsque je sentis une main douce effleurer ma joue. Mes yeux papillonnèrent quelques instants avant que je ne prenne conscience d'où je me trouvais. J'étais allongée sur mon lit, une couverture sur les épaules et heureusement, car en dessous je me trouvais dans mon plus simple appareil. Je levai les yeux vers Danaël, assit à mes côtés et déjà habillé. Tout se qui venait de se passer me revins en mémoire et j'esquissai un sourire, heureuse.

- La belle au bois dormant est enfin réveillée ? Me demanda-t-il, des étoiles pleins les yeux et un grand sourire sur les lèvres.

Je m'assit à mon tour en serrant la couette contre mon corps.

- Ce n'est pas toi qui vient juste de me réveiller ? Le taquinai-je.

- Je voulais te laisser un peu dormir... J'aime voir ton visage serein quand tu dors. C'est presque magique et assez rare ces temps-ci.

Je lui jetai un regard reconnaissant avant de l'embrasser tendrement. Un fois séparés, il me regarda avec amour et reprit.

- Mais il faut bien se réveiller à un moment... Si je ne l'avais pas fait, tu aurais dormi toute la nuit et raté le couronnement.

Je me rappelai soudain ce qui allait se passer très bientôt. Le couronnement. Mon couronnement. Comment avais-je fait pour oublier ? Il faut dire que Danaël occupait tout mon esprit à cet instant. Cependant, il venait de me ramener à la réalité et c'était trop tard pour faire machine arrière.

- Oh mon dieu ! Le couronnement ! M'exclamai-je en en prenant soudain pleinement conscience.

Je me levai du lit et fis sans le vouloir, tomber ma couverture à mes pieds. Danaël ria en me voyant complètement affolée et je lui jetai un regard réprobateur avant de m'enrouler à nouveau dans mes draps. J'inspectai ma chambre du regard et finis par tomber sur ma magnifique robe, en boule dans un coin de la pièce. Comment avait-elle atterrit là ? Je me précipitai vers elle et tachai de la dépoussiérer.

Danaël m'observait d'un air amusé, adossé au lit en baldaquin que nous venions de partager. J'essayais de faire abstraction de son regard brûlant posé sur moi mais sans y parvenir.

- Tu veux bien arrêter !? J'ai du mal à me...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que nous entendîmes trois coups à la porte. Nous nous dévisageâmes pendant quelques secondes en retenant notre souffle. Nous n'avions pas le droit d'être là, ensemble. Enfin, bien sûr qu'il pouvait être dans ma chambre pour s'entretenir avec moi d'un sujet quelconque, mais là... je n'étais vêtue que d'un drap et vu l'aspect de la chambre... même le plus idiot des idiots comprendrait qu'il n'était pas là pour me faire la conversation et aurait deviné ce qu'il s'était passé.

J'étais pétrifiée et ne savait que faire. Je me sentais complètement vulnérable et j'avais peur de ce qui se passerait si on découvrait notre relation. Un protecteur ne pouvait pas tomber amoureux de sa reine et encore moins partager son lit, c'était interdit. Quand trois coups retentirent à nouveau, je repris mon sang froid et me précipitai jusqu'à Danaël.

- Cache toi, lui murmurai-je.

Ce dernier écarquilla les yeux mais à la tête que je faisais, il comprit qu'il n'y avait pas le choix. J'allai jusque devant la porte et demandai d'une voix mal assurée :

- Qui est-ce ?

- C'est moi, Helder. Répondit ce dernier.

Alors là, il avait vraiment mal choisi le moment. Mais vraiment très mal choisi.