La Marcheuse de rêves - TOME 1

XXI- Espoir (réécrit)

(Photo : Aiden)

- Attends une minute, Mendrac est quoi ?! M'exclamai-je, pas certaine d'avoir bien entendu.

Aiden grimaça.

- C'est mon père, répéta-t-il et cette fois-ci il me fut impossible de mal interpréter ses paroles. Oui je sais, je suis le fils du Marcheur de rêves le plus détesté d'Aragon, et crois-moi je n'en suis pas fier.

Je restai bouche bée, sans qu'aucune répartie ne me vienne à l'esprit pour me sauver la mise. Aiden se mordit la lèvre, attendant sûrement que je réagisse, sauf que mon cerveau peinait grandement à intégrer l'information. Mendrac avait un fils, et ce n'était autre qu'Aiden. Soudain j'écarquillai les yeux. Je comprenais enfin pourquoi il me troublait autant ! Il y avait quelque chose de familier chez lui que je me parvenais pas à identifier auparavant, mais à présent tout devenait clair ! Il possédait les mêmes yeux, et la façon dont il souriait me mettait parfois mal-à-l'aise, justement car il me rappelait Mendrac !

- C'est complètement dingue, finis-je par dire. Qui aurait cru que ce type puisse être père ?

Aiden soupira, comme rassuré, tout en faisant un pas dans ma direction. D'instinct, je m'agrippai à la rambarde juste derrière moi, ce qu'il ne manqua pas de remarquer. Un voile de déception passa dans son regard et il s'arrêta net.

- Oui, enfin... il ne se comporte pas vraiment comme mon père, dit-il en détournant son attention sur le soleil en train de se lever. Je ne suis pas sûr qu'il sache vraiment comment faire. Pour faire simple, il ne m'adresse la parole que lorsqu'il a besoin de moi pour une mission ou autre chose, la plupart du temps il est bien trop occupé à gérer les préparatifs de sa prochaine guerre pour s'intéresser à ce que je deviens.

Lorsque je dévisageai à nouveau Aiden en ayant connaissance de ces nouvelles informations, je me pus m'empêcher d'avoir pitié de lui. Qui voudrait d'un psychopathe meurtrier pour père, franchement ?

- J'aurais dû m'y attendre venant de Mendrac mais traiter ainsi son propre fils ça me paraît cruel, même venant de lui, lui dis-je, compatissante.

Ses yeux, étrangement semblables à ceux de Mendrac, se reportèrent sur moi et me détaillèrent longuement en silence. Je portai une main à ma gorge endolorie lorsque je remarquai son regard s'attarder sur sur cette zone. Finalement il prit à nouveau la parole :

- Je suis vraiment désolé de ce qu'il t'inflige. Il faut que tu saches que je ne suis pas comme lui et que je ne cautionne absolument pas ses méthodes.

- C'est bon à savoir, rétorquai-je toujours peu convaincue.

- Écoute, reprit-il, je pense pouvoir essayer de parler à mon père pour qu'il te laisse voir ton amie Amanda, il y a peut-être une chance pour qu'il accepte si c'est moi qui lui demande.

J'écarquillai les yeux de surprise et une lueur d'espoir se fraya son chemin dans mon esprit tourmenté.

- Une minute, tu ne viens pas de me dire que Mendrac ne te traitait même pas comme son fils ? Qu'est-ce qui te fais dire qu'il t'écoutera ?

- Je le connais bien, m'expliqua-t-il, je sais comment il fonctionne et je sais comment faire pour le convaincre.

Je n'ajoutais rien et me mis à réfléchir à sa proposition. Même si d'apparence ses intentions semblaient louables et que son numéro d'enfant malheureux me paraissait crédible, cette situation m'avait l'air suspecte. Pouvais-je lui faire confiance alors que je le connaissais à peine ? Et particulièrement après une révélation pareille ?

- Pourquoi tu ferais ça pour moi ? l'interrogeai-je méfiante.

- Parce que si je peux faire ne serait-ce qu'une petite chose pour rattraper ce que mon père te fais subir, j'aimerais essayer.