La Marcheuse de rêves - TOME 1

XLV- Éclats de vérité révélés

Nous continuâmes de marcher pendant plusieurs longues minutes et malgré le calme qui régnait dans ces cavernes, je ne pouvais m'empêcher de me sentir oppressée et de m'inquiéter de ce qui se passait à l'extérieur au même moment. Peut-être que nous avions perdu, que Mendrac et Thanatos avaient déjà tout détruit et que lorsque nous sortirions de cet endroit, nous ne trouverions qu'un monde calciné. Je me forçais à rejeter ces idées noires et à me concentrer sur notre mission, mais je sentais que ces mêmes idées hantaient chacun de nous. Azilyn, qui paraissait connaître le chemin, était passée devant moi pour nous guider et nous la suivions sans parler.

Il me tardais de retourner au cœur des combats et je commençais à regretter d'avoir laisser Amanda là bas. Et si elle était morte ? Et si en décidant de la laisser là bas j'avais signé son arrêt de mort ? Non, non, je ne pouvais penser à cela en cet instant. Il fallait que je reste concentrée sur ma mission et que je lui fasse confiance pour s'en sortir. Je n'avais pas le droit d'échouer.

La chaleur des lieux devenait de plus en plus pesante et le fait de porter une lourde armure n'arrangeait pas les choses. De grosses goûtes de sueur perlait sur mon front et j'aurais tout fait pour arracher cette cuirasse et boire un peu. J'essuyais pour la centième fois mon visage trempé lorsque je me heurtai à Azilyn qui venait de s'arrêter devant moi. Les garçons, pourtant d'habitude attentifs et sur leur gardes, devaient somnoler car ils me heurtèrent à leur tour. Je leur jetai un regard agacé puis me tournai vers notre amie Lunae.

- Qu'est-ce qui se passe ? Lui demandai-je en chuchotant.

Elle nous fit signe de ne pas parler et nous montra du doigt l'arche qui se dressait devant nous. Le chemin s'élargissait jusqu'ici et semblait y mener, de la même façon que d'autres chemins venant d'autres directions y menaient également. L'arche portait des inscriptions dans une langue étrangère ne ressemblant pas à de l'Elkris, mais je devinai néanmoins que nous nous approchions de notre but.

De nouveau sur nos gardes, nous avançâmes à pas prudents, et ceux-ci nous conduisirent finalement à ce qui me sembla être le cœur du dédale que nous avions dû emprunter. La chaleur était encore pire ici et l'endroit immense. Jamais je n'aurait cru possible de trouver un endroit pareil sous terre. Aragon ne cessera jamais de me surprendre, pensai-je émerveillée.

Plusieurs escaliers descendaient vers le centre de la caverne où tout semblait converger et où était peint un énorme symbole à même le sol. À même la roche, des sortes d'étagères avaient été taillées et dessus s'entreposaient de vieux livres et des reliques anciennes ayant traversé tous les âges. Cet endroit irradiait de magie pure et ancienne. Je pouvais le sentir à travers tout mon corps, s'insinuant dans mes muscles, se déversant dans mes veines. C'en était étourdissant.

Pourtant je n'apercevais toujours aucun dragon. Je commençai à perdre patience et à paniquer en même temps. Et s'ils étaient morts eux aussi ? Et si Thanatos avait tué le dragon blanc, le seul susceptible de le détruire ? Je me tournai vers Danaël et celui-ci compris mon angoisse. Il me caressa l'épaule et s'enquit auprès d'Azilyn :

- Où sont-ils passé Azilyn ? Ne devraient-ils pas être ici ?

Celle-ci ne répondit pas et parut y réfléchir. Je vis néanmoins qu'elle était nerveuse et cela n'arrangea pas mon propre sentiment. Ne voulant pas rester là sans rien faire, je me décidai à descendre jusqu'au centre. J'entendis les autres me suivre mais je me concentrai sur la magie qui irradiait des murs. Cette magie ne serait pas aussi puissante s'ils avaient disparus, ils devaient forcément être là, quelque part, et je comptais les trouver et les faire sortir de leur trou par n'importe quel moyen.