Amis pour la Vie ?

Chapitre 26 : Lâche-moi !

Je commençais à vérifier mes autres options quand tout d'un coup, j'entendis :

- Laisse-moi te raccompagner.

Je me tournai lentement vers Carl et nos regards se croisèrent. Je m'apprêtais à décliner poliment son offre lorsque Kelvin intervînt :

- Tu n'as pas vraiment le choix. Il commence déjà à se faire tard, tu ne peux plus rentrer à pied. Réfléchis bien, c'est la meilleure solution.

Je savais qu'il avait raison mais je ne voulais pas me l'avouer. Oh et puis merde. Je voulais juste rentrer chez moi.

- Ok.

Le regard de Carl s'illumina comme s'il ne s'attendait pas à ce que j'accepte aussi facilement et il me sourit. Je l'ignorai et me contentai de détourner le regard. J'avais besoin de sa voiture, et de rien d'autre. C'était la seule raison pour laquelle j'acceptais cette stupide proposition. Il n'avait aucune raison de me sourire comme ça.

- Bon ben, on va y aller alors.

On dit au revoir aux autres puis on se dirigea vers le parking sur lequel était garée la petite Renault grise qui m'était si familière. Il déverrouilla les portes et je m'installai tranquillement. Quelques secondes plus tard, il démarra. Un silence oppressant s'installa rapidement. Je réalisai alors que j'étais seule avec Lui. J'étais seule avec Carl !

- C'est vraiment chiant de perdre son portefeuille hein... dit-il

Je devinai qu'il essayait de faire la conversation mais je me contentai de hocher la tête ne sachant pas trop quoi répondre. Je n'étais pas d'humeur à avoir une conversation normale avec lui.

- Alors euh... quoi de neuf ?

Je lui lançai un regard sarcastique.

- Sérieux Carl ? On n'est pas obligé de se parler, tu sais.

- Je sais. Je te parle parce que j'en ai envie.

En disant cela, il s'était tourné vers moi. Je savais qu'il gardait un œil sur la route, mais son attention était vraiment rivée sur moi.

- Eh bien, désolée moi je n'ai pas envie de parler.

- Pas envie de parler ou pas envie de me parler ? Son regard s'assombrit immédiatement. Comme s'il ne supportait pas cette idée.

- Ecoute, je veux que ce soit clair dans ta tête. Je suis là uniquement parce que j'ai besoin de rentrer chez moi et pour rien d'autre.

- Kris...

- S'il te plait! le coupai-je en le regardant avec des yeux suppliants. Pas maintenant.

Je ne pouvais pas avoir une conversation avec lui aujourd'hui. J'étais trop à fleur de peau. Si je me mettais à lui parler là maintenant, j'allais très certainement lui balancer des choses que j'allais finir par regretter. Ou pire : me mettre à pleurer.

J'étais épuisée émotionnellement et physiquement. J'avais vraiment besoin de repos. Je n'étais pas prête pour une confrontation avec lui.

Je pense que c'est ce qu'il vît dans mes yeux puisque son expression s'adoucit. Il murmura un petit « Ok » avant de retourner complètement son attention vers la route. Après ça, il n'essaya plus de me parler. Il se contenta de me lancer des regards en coin de temps en temps et je lui en fus reconnaissante.

Le silence s'installa encore et cette fois-ci, la tension était à son comble. Pour essayer d'y échapper, je mis mes écouteurs et je me mis à écouter de la musique en regardant par la fenêtre où le paysage citadin défilait. Je fermai les yeux quelques secondes quand soudain, mes écouteurs furent arrachés de mes oreilles. Je me tournai vers Carl, les sourcils froncés :