Chapitre 47 : Face à Face

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J'avais beau retourner la situation dans tous les sens, j'arrivais toujours à la même conclusion. Celui que je prenais pour mon meilleur ami s'était vraiment foutu de ma gueule.

Je revoyais le moment à cette fameuse cascade lorsqu'il m'avait confié toutes ces choses. Quels étaient ses mots exacts ? « J'ai besoin de toi chaque minute, chaque seconde. Quand t'es avec moi, j'ai envie de t'embrasser, de te prendre dans mes bras, de te câliner. J'y peux rien c'est comme ça. ».

A aucun moment il n'avait dit qu'il m'aimait. Il n'avait pas parlé de sentiments.. Juste d'une attirance physique inexplicable. Ok super. Mais était-ce tout ce qu'il ressentait ? Apparemment oui. Je devais bien m'y résigner.

J'avais arrêté de rêver. Ce n'est pas parce qu'il est jaloux de tous les mecs qui m'approchaient qu'il voulait être avec moi. Ça n'avait rien à voir avec de l'amour, c'était juste de la jalousie mal placée.

S'il voulait être avec moi, il le serait en ce moment. Il l'avait choisi, elle. Elle et pas moi. Il disait qu'il ne voulait pas me faire de mal mais il me disait toujours des trucs troublants pour ensuite me rappeler qu'il était avec une autre. D'ailleurs ça faisait maintenant plus de 3 mois qu'ils étaient ensemble. Un vrai miracle pour quelqu'un comme lui. Et ça s'était la vérité. Je la voyais aujourd'hui.

Une larme coula lentement le long de mon visage. Puis une autre et encore une autre. Je m'étais promis de ne plus pleurer pour cet imbécile. Et me revoilà encore. Pff, pathétique. Je me levai et j'entrai dans la salle de bain me rincer le visage quand j'entendis quelqu'un toquer. La porte s'ouvrit juste après et Carl entra.

- Hey ça va ?

- Ouais et toi ? demandai-je en m'essuyant le visage avec la serviette.

J'avais toujours les yeux un peu rouge alors je détachai mes cheveux et j'utilisai les mèches pour me cacher un bonne partie du visage. Je sortis de la salle de bain, la tête baissée au moment où il disait :

- Oui. Je suis rentré par la porte cette fois-ci. Ta mère m'a laissé entrer elle-même !

Je ne pus m'empêcher de lever les yeux vers lui. Il avait un petit sourire fier, comme s'il s'agissait d'un grand accomplissement.

- Je crois qu'elle t'aime bien finalement. Je lui répondis en m'asseyant à mon bureau pour faire mine de lire.

- Je la comprends en même temps. Qui ne m'aime pas ?

Je roulai les yeux face à son égo légendaire, mais je ne dis rien. Pourquoi est-ce qu'il était là, d'abord ?

- Ça te dit de faire un tour en ville avec moi ? Je dois acheter une nouvelle paire de basket.

- Euh non pas vraiment, merci. Tu peux appeler Kelvin, c'est son rayon ça.

- Non, je veux y aller avec ma meilleure amie préférée.

Je souris malgré moi.

- Ça ne veut rien dire, Carl.

- Bien sûr que si !

- Non.

- Si

- Non.

- Si.

- Putain, ok ! T'as gagné, C'est bon !

Il sourit satisfait de lui et ne rajouta rien. Il se déplaça et se retrouva à côté de moi.

- Qu'est-ce que tu as ? T'as l'air off.

- Je suis fatiguée, c'est tout.

Ce n'était pas vraiment un mensonge. Mais je savais qu'il avait compris que quelque chose n'allait pas. Encore heureux.

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