Amis pour la Vie ?

Chapitre 36 : Complications

Le lendemain, j'arrivai en retard à l'école. Quand j'entrai dans la salle de classe, le professeur de physique me lança un regard dur mais ne fit pas de commentaires et je lui en fus reconnaissante.

J'allai m'assoir à ma place, et Carl m'offrit un sourire auquel je répondis. En plein milieu du cours, je me tournai vers le fond de la classe et je croisai le regard d'Isabelle rivé sur moi. Pendant un cours instant, j'ai cru qu'elle regardait juste quelqu'un derrière moi et puis je compris qu'elle me fixait bien. En fait, je crois qu'elle nous fixait. Elle nous regardait, Carl et moi, comme si elle savait tout ce qui s'était passé. Et encore une fois, le même sentiment de culpabilité m'envahit...

A la pause midi, je rangeais mes affaires en parlant à Keren. On avait ce devoir à faire en philosophie, et elle n'y comprenait rien. Je ne sais pas pourquoi elle pensait que je pouvais l'aider mais j'étais certainement la dernière personne sur terre à qui on pouvait demander des conseils dans cette matière-là ! Soudain, quelqu'un me bouscula violement en passant, ce qui fit tomber mon sac par terre dans un grand bruit. Tous mes cahiers se retrouvèrent immédiatement à même le sol. Irritée, je me retournai pour découvrir que c'était nul autre qu'Isabelle a.k.a le diable en personne, qui venait de me bousculer. J'étais donc sûre à 99,99% que ce n'était pas un accident. Elle me regardait d'un air supérieur avec un regard plein de mépris. Mais qu'est-ce qui lui prenait ?

- Oups ! dit-elle en se mettant la main sur la bouche. Je suis vraiment désolée.

- Épargne-moi ta salive, Isabelle. Je sais que tu l'as fait exprès.

- Ce n'est pas ma faute si t'es tellement grosse que tu prends tout le passage.

Je lui rigolai au visage en entendant sa remarque. Le fait qu'elle n'avait rien trouvé d'autre pour m'attaquer montrait bien à quel point elle était pathétique en plus de n'avoir aucune originalité. Je n'étais peut-être pas aussi maigre qu'elle mais j'étais très loin de ce que l'on pouvait appeler « grosse ». J'étais bien dans ma peau et j'adorais mes formes !

- Quoi c'est tout ce que tu as trouvé ? Tu n'as rien de mieux ?

Elle me fixa d'un air mauvais et je décidai de me baisser pour ramasser mes cahiers. Keren se baissa aussi et en moins de deux, j'avais récupéré mes affaires. Carl qui était assis juste derrière moi comme à son habitude regardait la scène sans rien dire.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien dire de toutes les manières ? J'étais presque sûre qu'il choisirait de la défendre elle, plutôt que moi. Positionnant mon sac sur mon épaule, je me retournai pour remarquer qu'Isabelle était toujours plantée là.

- Ecoutes, je n'ai pas que ça à faire. Laisse-moi passer.

A ma grande surprise, elle se poussa sur le côté et je pus m'en aller.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? me demanda Keren alors qu'on rejoignait Luce devant la porte de la classe.

- Rien...

J'ai juste embrassé son copain, mais à part ça... Je pensai.

- Pff, trop bizarre cette meuf. Répondit-elle en me lançant un regard sympathique. Bon, j'y vais. Bon appétit les filles.

- Merci.

Passant mon bras en dessous de celui de ma meilleure amie, je l'entrainai vers la cafétéria en lui racontant ce qui venait de se passer. Cette pute ne perdait rien pour attendre ! J'avais envie de lui enfoncer mon point dans le visage juste pour faire disparaître le sourire satisfait qu'elle avait eu. Mais je savais que je n'en avais pas le droit. On se mit alors à chercher un moyen de se venger d'elle.