Chapitre 13 ~ I Believe I Can Fly

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Je ne suis pas allée en cours depuis que j'ai reçu la lettre me signalant que j'étais prise. Je voulais y aller mais ma sœur a refusé de me laisser faire et a réussi à convaincre mes parents qu'elle avait raison. Je crois que ce qui les a convaincus c'est son long discours sur les risques qui adviendraient si je ne faisais pas correctement ma valise parce que j'étais en cours. Et encore, je doute toujours sur le fait que ce ne soit pas plutôt l'ennui de ses arguments qui leur ait fait accepter. Ma sœur parle beaucoup trop parfois. Et la seule chose que l'on souhaite dans ces moments-là c'est de la faire taire par tous les moyens. C'était un moyen !

Néanmoins je suis celle qui est pénalisée. J'aime aller en cours, même si je suis seule les trois quarts du temps. J'aime y aller parce qu'aussi étonnant que ça puisse paraître j'aime vraiment apprendre, j'aime le sentiment d'enrichissement que ça me procure. Et puis en allant en cours je n'ai jamais la sensation d'être trop loin derrière lui, derrière Roy !

Je sais que je dois sembler excessif à son sujet mais je ne peux pas faire autrement. C'est plus fort que moi ! Je ne peux pas contrôler mes pensées. Et encore qu'aujourd'hui c'est différent. Je pense à lui différemment, parce que quand je le fais je ne m'énerve pas intérieurement, je souris. Et grandement qui plus est. Et non, ce n'est pas parce que je commence à l'apprécier. Parce que je ne le fais pas et je ne le ferais probablement jamais. Il n'est pas comme Peter. Ou Carter !

Si je souris c'est parce que pour une fois si je ne suis pas en cours ça ne signifie pas qu'il va largement me devancer. Cette fois ci je suis celle qui est en avance. Je suis celle qui a gagné. Mon papier a été reçu pour le stage, ce qui signifie que le sien a été rejeté. Il a perdu et j'ai gagné. Je l'ai battu !

Et laissez-moi vous dire que c'est excrément jouissif. J'ai toujours pensé, au fond de moi, que le jour où je le battrais enfin ne serais jamais aussi agréable que je l'avais imaginé. Mais ça l'est ! Être meilleur que lui dans un domaine, dans notre domaine est extrêmement jouissif. Tout particulièrement quand je ferme ma valise et la glisse dans le coffre avant de conduire jusqu'à l'aéroport.

J'y vais seule ! Mais c'est un choix. Je ne voulais pas de l'adieu déchirant dont ma mère semble ne pas pouvoir se passer. Je l'aime, qu'on s'entende bien, mais je réalise mon rêve. Ce départ n'a rien de triste et il ne mérite en aucun cas de larmes. Sauf si ce sont mes propres larmes de joie. Et encore !

Je me suis arrangé avec ma sœur de toute façon. Elle est la seule qui connaît vraiment mon horaire de vol. Nous ne l'avons pas dit à mes parents, bien qu'ils soient parfaitement conscients que je pars aujourd'hui. Ils pensent juste que je pars ce soir et qu'ils pourront m'accompagné à l'aéroport. Je sais qu'en agissant comme je le fais je ne suis pas la fille la plus agréable qu'il ait mais je continue à penser que c'est mieux. Et probablement que tous ceux qui connaissent ma famille le font aussi. Ma sœur le fait même si elle pense que j'aurais simplement dû les prévenir à la dernière minute pour pas qu'ils changent leurs plans. Mais ils l'auraient fait alors... Nous avons conclu qu'elle viendrait chercher la voiture à l'aéroport avec Julien. Parce qu'il est bien connu que le prix de ce parking est excessif. Et je ne veux pas faire de telle dépense quand je peux l'éviter.

Le vol dure un peu plus de sept heures. Je sais que certain trouve ça long. Trop long ! Mais je ne me plains pas. Particulièrement quand je sais qu'avec escales j'aurais pu en avoir pour plus de 35 h. Je m'estime vraiment chanceuse à vrai dire. Mon voyage ne devait pas être des moins chers mais Leabhair Industrie, qui finance le stage, avait apparemment préféré investir dans notre confort.

De toute façon, j'aime prendre l'avion. Pas que ce soit mon passe-temps mais je me cantonne à dire que c'est un des plus agréables modes de transports. Le bruit et les secousses ne sont pas aussi désagréables que dans les trains ou les bateaux et j'ai toujours pensé que c'était bien plus confortable. Qui plus est une fois en vol rien ne nous empêche de nous lever même si je n'ai pas pour habitude de le faire. La plupart du temps je lis. Je prends un livre et je m'évade. J'aime ce sentiment d'évasion bien plus que quand mes pieds sont au sol. Pensez moi stupide ou étrange mais le fait d'être dans un monde qui m'est propre, au milieu des nuages est une image que je chérie.

PuzzlingWhere stories live. Discover now