Chapitre 18 ~ Troubled

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Roy pénètre doucement dans la pièce d'un air craintif et j'en viens à me demander si je ne suis pas celle qui le rend si nerveux. Mais bien sur ça n'a aucun sens. Pourquoi serait-il nerveux en ma présence ? Je ne l'aime pas et vu la façon dont il m'a parlé tout à l'heure je suis quasiment certaine qu'il en est de même pour lui. Et je ne le blâme pas s'il le fait. Il a tout à fait le droit de me détester, je ne peux pas lui reprocher quelque chose que je fais aussi.

Mon regard vacille doucement entre Roy et l'écran de mon ordinateur où se trouve Carter. Je suis un peu surprise de la présence de Roy, j'ai beau être partie avant je sais que la réunion durant laquelle nous étions censés nous mettre d'accord sur notre projet, n'est pas finie. Elle est même loin d'être terminée et je ne suis pas sûre que le fait qu'on la manque tous les deux soit très bien vu.

« Wendy, je peux te parlais ? » Roy parle clairement et calmement provoquant le rire de Carter.

Même si je ne pourrais pas vraiment dire pourquoi il rit, il n'y a rien de drôle dans les mots de Roy. Il a même l'air plutôt sérieux. Plus qu'il ne l'est d'habitude. A la différence que maintenant il semble également vexé qu'on puisse rire de lui. Si je l'appréciais je lui aurais offert un sourire triste parce que je sais que ce n'est pas amusant d'être la raison d'un fou rire. Surtout quand on ne sait pas pourquoi ?

« Tu lui as enfin dit ton nom ? » Il finit par s'arrêter de rire quand il remarque mes sourcils froncés et mon regard d'incompréhension. Parce que j'étais clairement aussi perdu que mon colocataire. « Finalement je crois que je préférais quand il t'appelait Dylan et qu'il te critiquait ! De ce que j'ai vu, depuis que je te connais c'est plutôt rare qu'on le fasse ! » Le blond dans mon écran sourit comme un idiot, fier d'avoir enfoncé le couteau dans la plaie et je roule des yeux.

Ce garçon est clairement un enfant !

Et il a beau être mon ami et Roy la victime, je n'excuserai pas son comportement en le mettant sur le compte de la fatigue. Je sais parfaitement que ce n'est pas le cas. Et encore une fois ça peut sembler étrange que j'en sois persuadé à ce point quand on pense au fait que je ne connais pas Carter depuis des années mais je crois que j'ai passé un temps suffisant à ses coté pour savoir le cibler. Du moins, en partie.

« Je n'avais pas entièrement le choix ! » Je réponds à Carter, oubliant complétement la question de Roy.

Du moins pour les deux dernières secondes, puisqu'il suffit que je lève mon regard, un court instant, de l'écran pour le repéré assit naturellement sur le bord su lit où je me trouve également. Il tient un livre dans ses mains. Mon livre ! Celui que je lui ai dit de garder par fierté et qu'il semble avoir bientôt achevé. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais cette vision me laisse dubitative. Je ne suis pas heureuse de le voir comme ça – encore heureux- mais je ne suis pas en colère non plus. Je dirais même que le mot qui semble mieux s'adapter à mes émotions actuelles reste intrigué. Je suis intriguée !

« Parce qu'on partage une chambre ! » Roy parle et je sursaute légèrement à son intervention venue de nulle part.

Bien sûr, comme nous nous trouvons sur le même lit, même si c'est aux extrémités, il le sens et se tourne pour me fixer. Son regard brun se plante dans le mien et je perds la notion du temps. Je ne sais pas combien de temps on est resté à s'observer en silence. La seule que je sais désormais c'est qu'il attendra pour me parler malgré le fait qu'il est quitté la réunion plus tôt. Et aussi qu'il écoute probablement ma conversation avec Carter, ce qui ne m'enchante pas vraiment pour être honnête. Même pas du tout !

« Pourquoi tu le lui as dit ? » Je râle m'adressant directement à la seule autre personne que moi, qui est physiquement présente dans la pièce.

PuzzlingWhere stories live. Discover now