Livre n°6

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J'ai regardé l'heure sur mon téléphone au moins six fois, ce qui fait que je me suis posé au moins six fois la question de savoir si aujourd'hui j'y allais ou pas. Après tout ce qu'il s'était passé hier soir, j'ai bien trop peur de devoir faire face à Hugo ou bien même à Lucas. Ma détermination de la veille s'est clairement fait la belle et je n'ai aucun courage restant, pas même une once, pour y retourner. Je veux rester sous ma couette et oublier tout ça. De toute façon, même en partant maintenant, j'ai déjà une heure de retard le temps de faire le trajet. C'est impossible. Mieux vaut ne pas y aller, qu'arriver en retard et se faire ridiculiser. Au pire, je dirais que je suis malade. C'est ça. Je peux feindre une toux ou quelque chose comme ça.

Courage fuyons Léon.

Quelques minutes plus tard, mon téléphone se met subitement à sonner et quand je m'aperçois du numéro essayant de me joindre, je ne prends même pas la peine de décrocher.

C'est celui de Lucas.

Hors de question que je décroche. Il va sûrement me traiter de grosse feignasse qui n'est pas capable d'assumer ses responsabilités. D'ailleurs, je suis à peu près certain qu'Hugo l'a appelé hier soir après mon départ pour lui dire que je suis parti comme un lâche. Je n'ai pas envie de décrocher. Je n'ai pas envie de lui répondre. Je ne leur dois rien à ces deux-là. Je vais patiemment attendre qu'ils me virent. Je vais perdre mon stage. Ne pas réussir à valider ma dernière année. Redoubler.

La merde. C'est vraiment la merde.

Alors que je quitte le lit, mon téléphone sonne à nouveau en affichant cette fois le numéro d'Hugo. C'est de pire en pire.

Un appel en absence. Puis deux. Puis trois et enfin quatre.

Quatre appels en absence à compter de 10 heures. Je suis mort. C'est définitif.

- Léon, tu es là ?

La voix de ma propriétaire frappant à la porte de mon petit appartement me fait sursauter tandis que j'enfile vite fait bien fait un pantalon de jogging et un tee-shirt avec les initiales de l'université qui me sert essentiellement pour le sport.

Je me précipite à la porte en essayant de me remémorer si j'ai un loyer de retard ou s'il y a un quelconque souci quand soudain, en ouvrant la porte, je la vois côte à côte avec une silhouette masculine familière. Je m'empresse de refermer la porte quand il coince son pied dans l'ouverture.

- C'est gentil de votre part, Madame, je vais avoir une petite discussion avec mon neveu.

- Si j'avais su que ce petit avait un oncle aussi charmant. Je vous laisse donc !

- Merci à vous ! Il ne me tarde de rattraper le temps perdu ! N'est-ce pas, Léon ? Tu ne vas quand même pas laisser ton pauvre oncle à l'extérieur ?

Si. Clairement, si. Hors de question que cette fois-ci, je fasse entrer le loup dans la bergerie.

- Monsieur Leyton...Quelle belle surprise...ahaha....

- Invite-moi à entrer dans ton placard à balai avant que je ne pousse la porte par moi-même.

C'est un vampire ce type pour attendre que je l'invite ?

Je m'écarte et rouvre la porte tandis que ce dernier entre dans mon appartement, me passant devant tandis que j'en reste sur le cul de le voir ici, chez moi.

- Eh bien ? Tu ne me proposes pas à boire ?

- Je n'ai rien.

- Pas même un verre d'eau ?

- Eau froide ou eau chaude ?

Il me dévisage en arquant un sourcil.

- Je peux savoir pourquoi tu traînes au lit ? Pourquoi n'as-tu pas prêt ?

Sous ta plume (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant