Livre n°25

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- Point de vue d'Hugo : Flashback - (Partie 1)

J'ai longuement hésité à savoir si j'y allais ou pas. Avec la semaine que je viens de passer, j'ai juste envie de me poser chez moi, mais il faut dire que je suis bien incapable de lui dire non. C'est drôle l'influence qu'elle peut avoir sur moi quand même. Au début je ne pensais pas lui accorder autant d'importance, mais maintenant, il m'est impossible de passer une semaine sans la voir au moins une fois. Une seule et unique fois. Nos rendez-vous sont pris en avance et fixés de sorte à ce que l'on s'accorde tous les deux ce temps-là sans que nos deux emplois du temps ne viennent gêner ce moment. L'espace d'une soirée, le temps d'une nuit, on s'accorde tous les deux cet instant privilégié où l'on coupe alors absolument tout de nos téléphones jusqu'à nous-mêmes du reste du monde. On rentre dans une bulle où rien ne compte si ce n'est l'autre. Je dois dire que c'est cet aspect-là de sa personnalité qui m'a immédiatement séduit, cette façon qu'elle a de me faire sentir si particulier. Elle me fait croire qu'il n'y a que moi qui compte et que j'ai alors toute son attention et même si une part de moi sait que c'est complètement bidon, l'autre part reste aveugle à cela et se laisser alors aller totalement.

Alors, j'ai pris les clés de la voiture, de l'appartement et je me suis mis en route. Je sais ô combien elle ne supporte pas les retards. Je la connais.

Je me gare dans une rue où un seul lampadaire semble fonctionner et où un néon rouge écarlate d'une enseigne que je n'arrive pas identifier nous éclate à la gueule. Ce n'était pas là ce fameux sex-shop ? Je crois qu'elle m'en a parlé au détour d'une conversation, mais je dois bien avouer après deux verres de vin, je ne l'écoute plus vraiment quand elle me parle. Disons juste que son décolleté m'intéresse soudainement beaucoup plus que ses mots.

- Tu es venu finalement ! J'ai eu peur que cette semaine tu ne viennes pas comme on l'a convenu.

- Me voilà pourtant ? Arriverais-je à te surprendre de par ma présence ?

- Tu me surprends de bien des façons Hugo, mais tu le sais ça, n'est-ce pas. Entre, je t'en prie.

- Il y a du monde ce soir ?

- Seulement quelques habitués, mais je n'ai pas à m'en occuper. Ce soir, je suis toute à toi. Comme d'habitude. À moins que tu aies envie de changer cela ? Tu sais que tout me va.

- Je préfère rester en petit comité.

Je m'avance et attrape un masque, posant alors mon téléphone portable, éteint, comme la majorité des gens présents. Le masque est ce que l'on est. On se cache derrière ou plutôt, il serait plus approprié de dire que l'on change de place. Comme si un autre "nous" venait à apparaître et n'existerait qu'entre ces murs.

Certaines personnes discutent en couple ou en petit groupe et je me faufile discrètement jusqu'à hauteur des escaliers. À peine en ai-je commencé l'ascension qu'une voix m'interrompt.

- Je pensais qu'il était d'usage de discuter avant toute chose ?

- Encore faut-il en avoir envie.

- Vas-tu encore te cacher en t'enveloppant dans la soie ?

- Qui a dit que je me cachais, dis-moi ? Et puis que fais-tu ici ? Je pensais que tu étais un simple observateur ?

- Et c'est le cas. J'observe. J'avoue qu'il m'arrive parfois de prendre part. On peut dire que tout ceci a un côté mystique qui pique au plus haut ma curiosité.

- Suis-je donc devenu ton cobaye d'observation ? Une sorte de cochon d'Inde ?

- Cela fait quelques mois maintenant que je t'observe Hugo, mais il faut croire qu'à chaque fois, j'apprends quelque chose de nouveau. Donc naturellement, je ne peux que me demander jusqu'où tu peux me surprendre.

Sous ta plume (BxB)Where stories live. Discover now