Sous ta plume (BxB)

Livre n°18

Le lendemain matin, ni Hugo ni moi n'avons abordé les évènements de la veille et de l'avant-veille même. Malgré le fait qu'il m'est dit qu'il répondrait à mes questions, je ne suis soudainement plus d'humeur à jouer à l'apprenti détective et à découvrir les secrets que cet homme peut bien cacher. J'ai eu un aperçu de ce monde contre lequel Lucas essaye tant de le préserver et de le protéger et honnêtement, je commence tout juste à comprendre pourquoi. Pourquoi cette inquiétude sur son visage, pourquoi le ton est monté entre eux.

Néanmoins, je n'oublie pas non plus ce livre. Celui à propos de Justine. Même si je n'ai pas envie d'obtenir de réponses du principal intéressé, j'ai tout de même envie de savoir pourquoi cette femme a un livre pour elle. Je veux dire, quel malade écrirait un bouquin entier sur une femme droguant et déshabillant des jeunes hommes innocents ?

Alors dès que j'ai pu remettre les pieds au bureau, je l'ai récupéré, mis dans ma sacoche et fait comme si de rien n'était. Hugo ne remarquera probablement pas la disparition de ce livre et ça m'arrange. Je veux avoir le temps de finir.

Je veux avoir le temps de comprendre.

- Bonjour les garçons ! Quel temps magnifique vous ne trouvez pas ? Qui parmi vous est assez gentleman pour venir se promener avec moi.

Justine fait irruption dans le bureau sous le regard surpris d'Hugo, ahuri de Lucas et complètement mort de trouille de...eh bien moi. Honnêtement, je ne tiens pas à me trouver à moins de 10 mètres de cette femme. Je ne peux pas oublier...le mal-être que j'ai ressenti, ni la gêne ou la honte ou rien de tout ça. Ces images resteront forcément dans un coin de ma tête.

- Eh bien vous en faites une tête ! C'est l'enterrement de quelqu'un ?

- Si seulement ça pouvait être le tien, lâche subitement Lucas en se levant pour se mettre devant elle. Que fais-tu ici Justine ?

- Passer du bon temps ? Je m'ennuie.

- Nous ne sommes pas tes nounous personnelles, va jouer ailleurs veux-tu ? Il y a des gens qui essayent de travailler ici.

- Et qui ça au juste ?

Quelque part, je me sens de trop. L'ambiance est plombée à son maximum et Justine se tient devant la seule porte qui mène au couloir extérieur donc pour la fuir, il faudrait soit que je cours très vite, ce qui n'est pas possible, soit qu'elle soit distraite par quelque chose. Par quelqu'un. Oserais-je sacrifier Hugo pour sauver ma peau ? Suis-je ce genre d'homme ? Probablement.

- Moi ça me fait plaisir ce genre de petite réunion. Ça me rappelle plein de bons souvenirs. Ne me dis pas Lucas que tu es encore jaloux que je t'ai piqué Hugo ? Dans ce cas, c'est plutôt enfantin et puis ne devrais-tu pas te tourner vers le nouvel objet de ses désirs et de sa convoitise ? dit-elle en me pointant du doigt

- Ne mêle pas Léon à ça, Justine. Tu as dépassé les bornes l'autre jour, intervient Hugo

- L'autre jour ? s'interroge Lucas en le regardant et en me regardant ensuite

- Je te raconterais. Écoute, ça m'a fait plaisir l'autre soir de te voir, car je pensais que tu avais enfin grandi et réaliser les erreurs que tu avais pu faire. Ne me fait pas regretter ce moment s'il te plaît. Ne gâche pas ça une nouvelle fois.

- Nous sommes tous des adultes ici, non ? Ayant tous pour point commun d'avoir au moins couché avec une fois avec Hugo.

Alors dans la famille "point commun", j'aurai choisi autre chose que de partager le même partenaire sexuel. Je ne sais pas un centre d'intérêt ou un goût sembable pour la musique ou le cinéma me semble bien.