Sous ta plume (BxB)

Livre n°27

- Point de vue de Hugo : Flashback (Partie 2) -

J'ai passé un moment à réfléchir aux paroles de Justine et à cette demande qu'elle m'a faite. Je sais que je serais incapable d'accepter ce simple fait de ne pas pouvoir être avec elle, je suis déjà devenu incapable de me passer d'elle. Ne pas aller la voir le vendredi soir, m'y refuser, équivaut à priver un drogué de sa dose habituelle. J'en ai besoin. Justine me fait ressentir des choses que je n'ai jamais ressenties auparavant. Quelque part, elle me rend plus vivant que jamais et cela n'a rien à voir avec le sexe, non. Il y a autre chose chez elle. Quelque chose qui me donne envie de m'accrocher coûte que coûte.

Quitte à la perdre.

- Si j'étais toi, je n'y penserais même pas.

- Seigneur dieu ! Lucas !

Assis sur un banc près de la fontaine du jardin municipal, je me suis déconnecté du monde, oubliant jusqu'où je me trouvais et qui pouvait bien être autour de moi. Je ne l'ai même pas vu arriver.

- Depuis combien de temps es-tu là ?

- Assez pour avoir vu toutes sortes d'expression passer sur ton visage. Ce fut un spectacle dès plus intéressant. Je t'en remercie.

- Combien de fois vais-je devoir te le dire ? Je ne suis pas ton petit rat de labo ! Arrête de m'observer.

- Pourtant, j'apprends beaucoup de toi Hugo. De l'idiot que tu es et de tes erreurs. Tu es le genre de personne à tendre la joue une fois, à se prendre une bonne grosse claque, à tendre l'autre joue pour prendre la même claque.

- Excuse-moi d'être le genre de personne à retenir la leçon au bout de cinq ou six fois. Et puis, pourquoi es-tu là ? Tu me suis ou quoi ? N'as-tu pas un travail ou quelque chose à faire pour t'occuper ?

- J'ai les mains pleines avec toi déjà. Si je n'étais pas là pour te faire la conversation, je suis presque certain que tu te serais précipité chez elle.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Je te connais. Ça me suffit.

D'ailleurs, s'en est presque effrayant que Lucas en vienne à me mieux me connaître que je ne me connais moi-même.

- Pour information mon ami, je fais encore ce que je veux. Donc tu ne me retiens en rien. J'apprécie ta simple compagnie, c'est tout.

- Et mon cul c'est du poulet ? Tu mens très mal, ça aussi je le sais.

Disons que mes meilleurs mensonges sont sortis dans les moments les plus désespérés de ma vie et il est inutile que je mente à Lucas.

- On devrait fêter ton anniversaire ce week-end. Ce n'est pas tous les jours qu'on a 25 ans.

- Je n'ai même pas envie de le fêter, mais si c'est un prétexte pour aller boire un verre, alors je suis preneur.

- Ce n'est pas une invitation.

- Je sais. Juste un rendez-vous cordial entre deux mecs ayant plus de mouchoirs sur leurs tables de nuit qu'une adolescente enrhumée.

Je le vois alors faire une grimace dégoûtée et je ne peux m'empêcher de rire en remarquant qu'il comprend l'allusion.

- Tu es immonde par moment. Tu m'étonnes que tu sois toujours célibataire.

- J'ai seulement trop de prestance pour ces demoiselles.

- Mais bien sûr. Bon, je viendrais te chercher ce soir. Je n'ai pas confiance en toi quand tu bois, alors je préfère conduire.

- Ah bah merci ! Tu as le don des compliments, mon pauvre Lucas, ça fait peur. Tu sais, des fois, je nous imagine tous les deux travaillant ensemble et je me dis que...