Livre n°28

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Malgré tout ce qu'il peut dire, une grande part d'Hugo est "H-Ley" est ce côté ne pouvant se détacher de lui, dès qu'il a posé ses doigts sur son clavier, ces dernières se sont mises à tapoter une mélodie douce à l'oreille de Lucas. Dommage qu'il ne soit pas là pour l'entendre. J'ai une grande admiration pour l'écrivain l'est, non pas pour ce qu'il est, mais parce que quand il le fait, il s'isole, il se met dans une sorte de bulle, dans un monde qui lui est propre, se coupant alors de l'extérieur et rien ne semble pouvoir le sortir de là. Il écrit pendant des heures, sans détacher les yeux de son curseur clignotant.

Techniquement, mon "boulot" consiste à baby-sitter le travail d'Hugo, mais honnêtement, je ne me vois pas regarder toutes les cinq minutes par-dessus son épaule pour vérifier qu'il fasse bien ses devoirs. Je devrais donc quitter la chambre et profiter des alentours pour visiter en attendant que la police du coin me ramène mes affaires depuis que nous avons signalé l'activité de Zarbina. Ce qui est merveilleux avec cette histoire c'est que cela a démontré que je n'ai pas été le premier coup de cette fille et qu'en plus de cela, la police cherchait depuis longtemps à lui mettre la main dessus, mais à chaque fois ils n'avaient pas assez de preuves.

On peut donc dire que tout est bien que fini bien, même si pour moi, ce qu'a fait Justine n'est que le prémice d'une plus grosse merde à venir et je ne suis sans doute pas le seul à le penser ou à s'en douter. Je soupçonne Hugo d'avoir lui aussi son idée derrière la tête concernant les agissements de son ex-copine...Si on peut l'appeler comme ça.

- Où est-ce que tu vas ?

C'est fou. À peine me suis-je levé du lit et tendu le bras pour attraper mon sac à dos qu'Hugo s'est à peine retourné vers moi, gardant quand même son écran à l'oeil.

- Je sors. Je vais me promener.

- La dernière fois que je t'ai laissé seul, tu t'es fait voler et dépuceler. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu sortes tout seul.

- Je rectifie, elle ne m'a pas dépucelé, ok ? Zarbina n'a pas été...bref, je n'ai pas envie d'entrer dans les détails parce que ça ne te regarde pas. Et si je veux me promener, j'y vais. C'est comme ça que font les grandes personnes : elles prennent des décisions et elles s'y tiennent. C'est pour cela que toi, tu vas rester bien sagement ici à écrire ton roman.

- Et comment suis-je supposé écrire si mon inspiration s'en va en exploration avec son sac à dos ?

Je ne peux quand même pas rester tranquillement assis sur le lit, même en imitant l'étoile de mer pendant des heures ! J'ai besoin de m'aérer le cerveau, de prendre l'air et de voir du paysage. Je ne suis pas venu jusqu'ici juste pour rester enfermé pendant une semaine dans une chambre d'hôtel avec mon tuteur de stage devenu mon tuteur d'anatomie. Et encore. Ça n'est arrivé qu'une fois.

- Coucouche panier, papattes en ronds !

- Depuis quand suis-je devenu ton chien ?

- Je n'ai pas dit ça, mais maintenant que tu le mentionnes...Tu as quand même une drôle de ressemblance avec le genre canin. Je veux dire : on te frotte la tête tu es content, tu vois ton "maître" tu es content. On te nourris, tu es content et ça t'arrives même de remuer de la queue quand...

- OK ! STOP ! Ça suffit, je pense qu'on a compris.

C'est le problème avec lui, on ne sait jamais jusqu'où s'étendent ses limites. Est-il sérieux ? Plaisante-il ? Aucun moyen de le savoir. Hugo cache énormément de choses derrière son sourire "pré fabriqué", tellement que si un jour sa grande carrière dans le milieu littéraire venait à prendre fin, je le verrais bien offrir ses dents à l'une de ces pubs de dentifrice. Ou son cul à un de ces sites pornos.

Sous ta plume (BxB)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt