Livre n°22

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Je n'en reviens toujours pas. Je me retrouve actuellement dans un taxi en direction de l'aéroport pour partir une semaine sous les tropiques tandis qu'à la radio passe "Viva Las Vegas" d'Elvis Presley. Si encore j'avais gagné au loto ! J'aurai eu de quoi prendre un blablacar plutôt que de me retrouver coincé avec un chauffeur peu aimable, daltonien étant donné qu'il grille quasiment tous les feux rouges qu'il voit et oubliant complètement ses priorités. En une vingtaine de minutes de trajet, j'ai dû frôler la mort au moins cinq fois.

À peine arrivé à destination, que ce dernier me jette dehors, me lance presque ma valise à la figure et repart aussi sec tandis que je rejoins Hugo dans le hall.

- Chemise Hawaïenne, petit bermuda beige, il ne vous manque plus que la moustache et vous ressemblerez presque à Magnum. Vous avez garé votre Ferrari quelque part ?

- Si seulement j'en avais une ! Et je suppose que ta comparaison avec ce célèbre détective du petit écran et censée me faire comprendre que je ne ressemble à rien. Lucas avait l'air dubitatif ce matin également.

- Je suis plus que dubitatif. Vous attirez le regard de cette façon.

- Parce que je suis bel homme, c'est naturel !

- Non, parce que vous ressemblez au clown moyen. Bon, on va s'enregistrer ? Je ne vais pas me trimbaler avec ça toute la journée quand même.

- Ne me dit pas que tu es ce genre de personnes qui part avec toute sa maison, quand même ?

- On part une semaine, j'ai juste pris le nécessaire.

Et quelques "au cas où". On ne sait jamais.

On enregistre donc nos valises et on se dirige petit à petit vers le terminal pour embarquer dans une petite heure. Comme toujours il y a un monde de fou à l'aéroport. Je veux dire, il y a toujours du monde qui circule, c'est dingue. Les gens ne s'en rendent peut-être pas compte, mais je trouve ça fascinant de voir un tel flux de circulation à chaque fois. Est-ce que les gens s'en vont ? Partent-ils en vacances ? Voir de la famille ? Pour un voyage d'affaires ? J'essaye de le deviner assis dans mon petit coin près de la porte d'embarquement tandis qu'Hugo ne cesse de faire des aller-retour entre les boutiques de Duty Free, les toilettes et les fenêtres pour voir les avions sur la piste. On dirait un enfant, il ne tient pas en place.

- Regarde Léon ! Il y a une compagnie aérienne rien que pour toi ! Les avions sont tout jaune. Jaune canari!

Il me dévisage avec un petit sourire amusé tandis que je regarde les deux avions présents vers notre porte.

- Titi compagnie. Ça pourrait être un sacré business.

- Je suis étonné quand même. Je veux dire, vous êtes mondialement connu, mais vous voyez avec le commun des mortels alors que vous pourriez prendre un jet privé.

Revenant vers moi pour s'asseoir, il me dit alors en croisant les jambes et attrapant un livre

- "H-Ley" est une star. Hugo Layton n'est rien ni personne.

- L'un n'est-il pas indissociable de l'autre ? Vous êtes l'auteur et l'auteur est vous.

- J'aime encore à croire que je vis deux vies différentes. J'aime le personnage de "H-Ley", vraiment, ça me plait, mais parfois j'aime aussi être moi. Tout simplement moi et c'est sans doute pour ça que j'ai pris un nom de plume. Pour ne pas me retrouver coincé avec ma propre identité. Ainsi, je suis libre d'être moi et je peux mettre H-Ley au placard quand je le souhaite.

- Ah parce que ça vous arrive de le mettre au placard quand même ? Et moi qui pensais que vous n'étiez qu'un écrivain lubrique.

Hugo me donne alors un léger coup de coude avant que nous soyons appelés pour l'embarquement. Une fois chose faite, on dépose nos deux sacs à dos au-dessus de nos sièges avant de s'installer et à peine assis, Hugo déballe déjà le petit sachet posé sur le siège et en sort la couverture avant d'attraper son casque.

Sous ta plume (BxB)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon