mon sale caractère.

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13. mon sale caractère.

Ma semaine est passée plus rapidement que je ne le pensais. Il faut dire que les profs ne m'ont pas laissé une seule minute de répit. Quand je n'étais pas au lycée, je rattrapais les cours à la maison ce qui m'allait plutôt bien parce qu'ainsi, j'avais une bonne raison de rester enfermé dans ma chambre les soirs avant et après le dîner.

Du côté relations sociales, ça se passe étonnement bien. Je commence à me faire au caractère surexcité de Dae et même à son côté tactile. J'apprécie beaucoup parler avec Ady – et oui, je l'appelle Ady ! Et par-dessus tout, j'aime énormément être avec Elliott. Il me fait rire avec un rien, il me fait sentir bien. J'ai l'impression que notre amitié n'a jamais eu de pause. C'est comme avant et c'est vraiment agréable !

Cependant, aujourd'hui, c'est différent. Nous sommes vendredi et après les cours, la mère d'Elliott n'est pas venue nous chercher. Mon voisin m'a juste affirmé que nous avions autre chose à faire et il m'a emmené à la Cookie Factory. Autant dire que le changement de programme ne m'a pas perturbé plus que ça mais maintenant que la moitié de mon troisième cookie au chocolat blanc et à la pistache est engouffrée, je commence à perdre patience devant le mutisme d'Elliott.

— Bon tu vas m'expliquer ce qu'on fait ici ?

Cela fait une demi-heure que nous sommes assis l'un en face de l'autre sans vraiment se parler. Il passe plus de temps sur son téléphone qu'à faire attention à moi. Même là, alors que je viens de lui poser une question, il ne lève pas le regard vers moi et ne me répond pas. Ça commence à me gonfler. Alors je mets le reste de cookie entre mes dents et me lève en faisant racler les pieds de la chaise sur le carrelage.

— Allez, reste ! s'exclame-t-il, se souvenant enfin que j'étais avec lui.

Malheureusement, j'ai toujours eu mauvais caractère et je suis aussi têtu que mon père, ce n'est pas peu dire. Alors j'attrape ma veste et mon sac avant de m'éloigner.

— Mais tu vas où Woody ?

Je ne m'arrête pas et sors de la boutique. Tandis que je traverse la rue, j'enfile de manière anarchique ma veste puis balance mon sac sur une épaule. Je tourne à gauche et reprends mon morceau de cookie dans lequel je croque. Dans cette histoire, j'aurais au moins pu me régaler avec ces petites merveilles. Je le déguste pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'il enserre mon bras, m'obligeant à lâcher mon cookie dans le mouvement.

Je sens mon corps être tiré en arrière tout en étant tourné sur le côté. Il percute avec un peu trop de force à mon goût, le mur de la maison à côté de laquelle je marchais. Je relève les yeux vers Elliott qui vient de courir pour me rattraper. Il a les joues un peu rouges et il n'a pas pris le temps d'enfiler son sweat bleu par-dessus son uniforme.

Il met un bras tendu à côté de mon crâne pour prendre appui mais cela lui permet surtout de se baisser assez pour que nos visages soient au même niveau. Il plonge son regard dans le mien et nous restons ainsi un moment. Aucun des deux ne veut lâcher. Il rapproche un peu son corps du mien et cette proximité fait encore une fois accélérer mon rythme cardiaque mais je ne laisse rien paraître. Il finit par me dire d'une voix rocailleuse :

— Putain, tu me fais chier !

Il se redresse et s'éloigne de moi comme s'il allait retourner d'où il venait. Qu'il y retourne s'il ne veut pas me parler ou me dire ce que nous faisons à la Cookie Factory.

— Je te fais chier ? Mais tu me fais chier aussi. Et tu sais quoi ? Je ne t'ai rien demandé, moi ! Si tu ne voulais pas te retrouver coincé avec moi cette après-midi, il suffisait de me le dire et j'aurais pris le bus.

problem child. - idy 2Onde histórias criam vida. Descubra agora