problem child. - idy 2

ma découverte.

14. ma découverte.

Venant de Dae, je crois que je m'attendais à toutes les excentricités possibles, à tous les regards de chien battu qu'il a en stock pour obtenir quelque chose, à tous les câlins imaginables pour dire bonjour ou au revoir, à toutes les caresses qu'il avait en réserve pour encourager les gens autour de lui, à toute la douceur et à tous les rires du monde aussi. Mais clairement pas à ce jeune homme que je venais de remarquer dans cette salle de danse.

— Tu vas t'en remettre ? me demande-t-il.

Depuis cinq minutes, nous déambulons dans les rues de notre petit village. Derrière les maisons, le soleil commence à se coucher à l'horizon créant un ciel rosé magnifique et j'aime beaucoup.

— Il ne va pas s'en remettre, répond Elliott à ma place avant de ricaner un peu.

Je lui donne un coup dans le ventre pour qu'il arrête de se foutre de moi mais ça n'a pas réellement l'effet escompté.

— Je m'en suis remis, leur affirmé-je même si j'en doute moi-même un peu.

— Ouais c'est ça...

Souriants, Elliott et Dae échangent un regard, comme ceux que mon père et George et ça me prouve qu'ils sont très proches. Puis finalement, je ne tiens pas :

— Merde, non, je ne m'en remets pas ! Sérieux, tu étais à plus d'un mètre cinquante du sol !

Je pense que certaines personnes ont quelque chose en plus, d'inné, une sorte de don et Dae est l'une de ces personnes. Et même si je n'y connais rien en pas chassé, en pirouette ou en grand écart, il est indéniable pour moi que Dae est fait pour la danse.

— Et ces mouvements que tu faisais ! m'exclamé-je, un peu exalté.

— Je t'apprendrai si tu veux, me taquine-t-il en passant un bras sous le mien comme il commence réellement à en prendre l'habitude.

— Non, ça ira ! Je n'ai aucune aptitude pour ce genre de choses.

— Pourtant, ça pourrait être marrant de te voir sauter comme un poussin essayant de s'envoler, se moque Elliott en passant un bras sur mes épaules.

À droite, Dae qui me tient par le bras. À gauche, Elliott autour de mon cou. Je suis cerné. Comment j'ai fait pour avoir les amis les plus tactiles de la planète avec que moi, ça me donne de l'urticaire ?

— La ferme, Elliott !

— Ah le plus beau est là !

Dae me lâche et se met à courir dans la rue jusqu'à Ady qui attend, un grand sourire aux lèvres, avec un gars du lycée, Norman, mais alors qu'il n'était plus qu'à deux mètres de son petit-ami, il tombe de tout son long. Je me fige en même temps qu'Elliott et nous retenons notre respiration le temps qu'Ady se précipite vers Dae. Cinq secondes plus tard, le danseur du groupe se relève en se cachant le visage, à la fois embarrassé et hilare.

— Comment il peut être un si bon danseur... Et être en même temps si maladroit ? interrogé-je Elliott. C'est la deuxième fois qu'il se casse la gueule en moins d'une semaine !

Attendant une réponse d'Elliott, je lève la tête vers lui et nous nous retrouvons à nous scruter avec attention. Les paillettes vertes de ses yeux semblent s'être multipliées depuis la semaine dernière, même si cela doit être impossible. Mon regard dévie sur sa langue qui passe avec lenteur sur sa lèvre inférieure et pour une raison obscure, j'en fais de même avant de me détourner. Je secoue la tête le plus discrètement possible pour me retirer l'image que je viens de voir puis me concentre sur Ady qui se moque à présent de son petit-ami.