mon idée.

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17. mon idée.

J'ai souvent trainé dans les rues londoniennes et malgré ce qu'on pourrait penser, elles peuvent être silencieuses et vides. Surtout à trois heures du matin. Mais ce n'est pas comparable à celles d'un village comme Barnard Castle. Je le remarque cette nuit en compagnie d'Elliott. J'ai l'impression que le silence a été inventé ici et j'adore ça. Ce calme. Ce moment suspendu de notre vie quotidienne. Ce massage. Cette proximité avec lui. Cette intimité que cela nous donne l'air de rien.

Pourtant, ça devrait me répugner qu'il me touche comme ça. Quand Dae passe son bras sous le mien, ça m'insupporte mais qu'Elliott pose ses mains sur mon cou ? Pas de problème. Je n'essaie même pas de réfléchir à ça, l'alcool ne m'a peut-être pas apporté que des qualités d'humoriste après tout. Alors je profite à fond jusqu'à ce que la porte d'entrée s'ouvre à nouveau mais cette fois, je ne peux m'empêcher de grogner de mécontentement ce qui fait rire Elliott qui arrête ses mains sur mes épaules.

— Mais les voilà ! s'écrie Dae en tapant dans ses mains. On vous cherchait !

Je ne me retourne pas parce que je crois que je le déteste de nous avoir interrompus.

— Bah youpi tu nous as trouvés, marmonné-je sans joie.

— Qu'est-ce que vous foutez sur le trottoir ? nous interroge Ady en nous contournant.

Et merde, ils sont tous là, debout devant nous en une belle ligne bien droite. De Norman à Sun. Même ce Jeff est là, un gros manteau sur le dos. Sans m'en rendre compte, je dois serrer les genoux d'Elliott et même enfoncer mes ongles à travers son pantalon parce que je l'entends murmurer un « Aïe » qui me fait tout de suite relâcher.

— Ca vous dit un petit tour en ville ? nous propose Dae comme si c'était l'idée du siècle.

Je regarde à droite puis à gauche. Voilà, le tour est fait ! Barnard Castle est tellement petit que d'où je suis, je crois que je peux voir tous les commerces. Ou presque.

— Trop bonne idée ! s'exclame Elliott.

C'est à cet instant que je sens ses mains quitter mon corps alors qu'il se lève pour les rejoindre et étonnement, il me manque immédiatement. Lui, sa chaleur et ses mains.

— Je vous attends là. Vous en avez pour cinq minutes de toute façon ! me moqué-je.

Je prends alors mes aises sur le trottoir – je crois que je commence à bien l'aimer celui-ci – mais je croise le regard d'Elliott et je sens que je ne vais pas avoir le choix.

— Tu ramènes ton cul, Woody ! affirme-t-il.

Le ton qu'il a utilisé ne laisse pas l'opportunité de le contredire mais en fait, quand je vois sa main se tendre vers moi juste après pour m'aider à me lever, je n'ai pas envie de le contrer. Alors je l'accepte et il me redresse sans le moindre effort. Je crois que ça me plaît bien ça aussi...

— Ah je préfère ça, me dit-il en passant un bras sur mes épaules.

— Mais crois pas que je vais te servir de repose-faignant, OK ?

Il rit avant de m'annoncer :

—  C'est ce que nous verrons !

Il s'approche de mon oreille et ajoute :

— J'adore trop être comme ça pour que je change quoi que ce soit, mon petit Woody !

Il se redresse sans faire attention à mes joues qui se sont mises à rougir ou à mes yeux qui sont sur le point de sauter dans le vide.

problem child. - idy 2Where stories live. Discover now