ma dispute.

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47. ma dispute.

Mon patron s'éloigne de notre table, avec nos commandes écrites sur son petit calepin. Nous avons passé une journée géniale, comme ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps. Je crois même que notre aventure n'aurait pas pu être meilleure...

— J'ai faim !

— Moi aussi, me répond mon père, souriant. Pourtant, j'ai l'impression qu'on a fait que manger aujourd'hui.

Je ris à sa remarque parce qu'il n'a pas tort. Entre le petit-déjeuner à La douce baguette, le déjeuner dans un fast food, une crêpe prise au bowling et maintenant, notre arrêt à la Cookie Factory, nous avons englouti plus de calories en une seule journée qu'en un mois habituel. Mais malgré ça, j'ai faim. Je tente de tromper ma faim en occupant mon esprit en reprenant mon téléphone pour lire rapidement le message qu'Elliott vient de m'envoyer.

— Elliott est chez Dae !

— Dis-leur de nous rejoindre, si tu veux, me propose-t-il.

Un sourire aux lèvres, je lui réponds alors que nous sommes à la Cookie Factory et qu'ils peuvent nous rejoindre si ça les tente. Je repose mon mobile sur la table quand les premières notes de Believer de Imagine Dragon retentit dans la boutique.

— Oh bah merde alors ! s'exclame mon père.

— Ton vocabulaire !

Il ricane nerveusement.

— Désolé. C'est juste...

Il pointe du doigt le haut-parleur qui se trouve au plafond, non loin de nous.

— Ca fait une éternité que je ne l'avais pas écouté.

— Encore une preuve de tes mauvais goûts ! plaisanté-je.

Mais il ne sourit pas à ma blague. C'est comme s'il était ailleurs.

— Papa...

Ma voix semble le sortir de ses souvenirs. Il secoue la tête et piqué par la curiosité, je lui demande :

— Tu étais où ?

Il se mordille la lèvre, soupire et me raconte :

— Dans un théâtre de Broadway.

— Rien que ça ?

— Ouais. C'était... C'était le refuge de George.

— Son refuge ?

— Comme quand tu allais sur la colline en face de l'aéroport avec Elliott.

Je suis étonné qu'il soit au courant de ça. Elliott et moi, nous faisions tellement attention pour prendre le bus qui allait dans un village duquel nous pouvions voir l'aéroport de Leeds. Nous marchions jusqu'à une petite colline où nous nous installions sous un arbre. J'adorais déjà à l'époque regarder les avions décoller.

— La différence, c'est que lui, il y allait quand il avait un problème avec son père et ça arrivait assez souvent. Un vrai connard homophobe, celui-là ! lâche-t-il sans hésitation.

Je suis choqué par sa virulence. Pour que mon père parle ainsi devant moi, c'est que cet homme devait être un enfoiré.

— Il frappait George...

Ma bouche s'ouvre sous le choc de cette déclaration mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir parce qu'il poursuit sur sa lancée :

— Et la dernière fois qu'il l'a fait, George est allé se cacher dans le théâtre et il écoutait en boucle cette chanson.

problem child. - idy 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant