ma bouée.

3.3K 441 273
                                    

Désolée pour le léger retard, j'étais en correction des copies de Bac... Oh joie immense 😞
J'espère que vous aimerez ce chapitre, je l'aime bien, moi 💜
Bon lecture et Merci 💜💜
________

32. ma bouée.

Les mots me sont venus naturellement alors que je racontais à mon père ce qui m'avait amené dans le bureau du proviseur. Il ne m'a pas interrompu une seule seconde, même pas quand j'ai dit avoir réellement frappé ce mec, y avoir pris un certain plaisir et ne surtout pas le regretter.

Son visage ne me laisse pas le moindre indice sur ce qu'il pense de toute cette histoire. Je ne sais pas s'il va me faire le sermon du siècle ou s'il va comprendre mon geste. Malgré ce qu'il m'a affirmé avant, il n'en reste pas moins un adulte dont l'adolescence peut lui sembler si loin qu'il en oublie ce qu'on peut ressentir à cet âge-là.

Le proviseur revient bien avant que mon père n'ait pu ouvrir la bouche, me laissant un peu plus dans le flou. Je serre les accoudoirs et soupire alors qu'il se rassoit en reprenant presque là où il nous avait laissé :

— Comme je te le disais, Louis, ce qui s'est passé est très sérieux et malheureusement, je ne suis pas sûr que Hugo en ait complètement conscience.

Je sens mon père bouger sur sa chaise, pour s'installer face au proviseur. Pendant quelques secondes, le silence nous entoure. Je baisse le regard vers le bout de mes mocassins en me faisant la remarque qu'à cette vitesse, je serai de retour à Londres d'ici ce soir.

— Frapper un camarade n'est pas...

Mon père le coupe finalement :

— Où est l'autre garçon ?

Je relève la tête vers mon père qui, les mains croisées devant lui, semble si... puissant.

— Pardon ?

—Tu dis que mon fils a frappé un camarade, n'est-ce pas ?

Le proviseur se contente d'un hochement de tête.

— Alors il devrait être là aussi !

— Ce n'est pas la peine. L'élève qui est venu me chercher m'a expliqué que Hugo...

— Donc tu crois plus lui que Hugo ? Pourquoi ?

Cette fois, le proviseur ne fit aucun geste.

— Cet élève qui est venu te chercher ne serait pas un ami de ce garçon qu'Hugo a frappé, par hasard ? Pourquoi n'as-tu pas demandé à Dae Lim sa version de la situation ?

Je suis surpris. Abasourdi. Estomaqué. Je n'ai pas les mots pour décrire l'étonnement d'entendre les mots de mon père qui poursuit sans s'arrêter à poser ses questions rhétoriques.

— Et pourquoi Dae pleurait ou encore pour quelle raison il avait son uniforme déchiré ? Non ? Et tu n'as pas trouvé ça bizarre que Hugo est la joue aussi rouge s'il avait été le seul à frapper ?

Je sens le regard de l'homme de l'autre côté du bureau se poser sur moi. Il y reste un instant, scrutant ma pommette qui, maintenant que je m'y attarde, me fait affreusement mal.

— Je t'ai connu plus consciencieux, Viktor, lance mon père en se laissant aller contre le dossier de sa chaise.

— Je...

— Je comprends, tu as fait par rapport à son dossier scolaire mais Hugo est un bon gamin. Il n'aime juste pas qu'on dise des insultes racistes à l'un de ses meilleurs amis et qu'on lui mette une droite. Je crois qu'on ne peut pas vraiment lui en vouloir, n'est-ce pas ?

problem child. - idy 2Where stories live. Discover now