problem child. - idy 2

mon paysage.

42. mon paysage.

— Je vous ai dit que je ne voulais plus lui parler ! affirme-t-il, d'une voix claire et déterminée.

Je soupire, ne sachant plus quoi faire. Cela fait onze jours que Dae et Ady se sont disputés et autant de temps qu'ils ne se sont pas réconciliés. Pourtant, après notre discussion dans la salle de danse, je croyais l'avoir convaincu d'écouter Ady et surtout ce dernier a fait des efforts. Il est venu s'excuser. Lui a écrit une lettre – ou deux. Lui a offert des fleurs ainsi qu'une peluche de chat parce que Dae adore cet animal. Il nous a fait passer des messages mais Dae ne veut rien entendre. Comme à cet instant.

— Comment veux-tu que ça s'arrange si tu refuses de lui parler ? l'interrogé-je, de manière rationnelle.

— Je ne veux peut-être pas que ça s'arrange. Tu y as pensé à ça ?

Je me tourne vers Elliott qui est assis à côté de moi sur la banquette arrière de la voiture de ma grand-mère. Je lève les yeux au ciel pour lui signifier que je suis en train d'écouter les plus grosses bêtises que Dae puisse dire. Elliott me prend le téléphone des mains et l'amène à son oreille. Sa voix résonne dans l'habitacle :

— Bon, maintenant ça suffit ! C'est quoi le problème ?

Et pendant une demi-heure, mon petit-ami tente de faire entendre raison à Dae mais malheureusement, quand nous arrivons à destination, à la mine déconfite d'Elliott, je comprends qu'il n'a pas fait mieux que moi. Il raccroche et dit :

— Ce gamin est insupportable ! On devrait sérieusement penser à le vendre !

Je lui donne une petite tape sur le bras avant de récupérer mon téléphone.

— Ah ça ! Avoir un fils, ce n'est jamais facile, nous affirme ma grand-mère en mettant son clignotant pour pouvoir entrer dans un petit parking sauvage.

Wallen, assis à la place du passager, se tourne vers nous et hoche la tête comme pour confirmer les dires. Je ne réagis pas mais du coin de l'œil, je vois qu'Elliott lui a souri poliment. Quand il se remet dans le sens de la marche, je lève les yeux au ciel en me renfrognant un peu.

Cet homme est le petit-ami de ma mamie depuis un petit peu moins d'un an de ce que j'ai compris. Mon père a eu du mal à l'accepter au départ. Déjà parce que mon père est ce qu'il est, soit un grand protecteur avec sa mère et ensuite parce que cette dernière est d'une dizaine d'année l'ainée de Wallen... Mais a priori, il a bien voulu faire un effort aujourd'hui pour l'importance de la journée puisque nous fêtons l'anniversaire de George au bord de la mer. Ou alors personne ne lui a laissé le choix.

Nous nous garons enfin et nous sortons tous sans un mot. Nous sommes sur une falaise et le vent anglais nous fait bien comprendre que nous n'avons rien à faire ici fin Février. Je resserre mon écharpe autour de mon cou et enfile mon manteau à toute vitesse avant de le fermer. Elliott contourne aussitôt la voiture et vient me prendre dans ses bras pour me réchauffer.

Il m'embrasse doucement la joue alors que ma grand-mère et son nouvel amoureux commencent déjà à marcher en direction du bord. Mes pères et les filles ne sont toujours pas arrivés ce qui nous laisse le temps de bavarder un peu :

— Qu'est-ce qu'il t'a dit Dae ?

— Qu'il ne savait pas s'il voulait retourner avec Ady.

— Mais il l'aime ! m'exclamé-je.

— Oui mais il n'est pas sûr que ça suffise. Il ne comprend pas l'intérêt de rester avec Ady si c'est pour se séparer cet été.

— Mais ils peuvent continuer après, je ne comprends pas...