mon soutien.

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25. mon soutien.

Je referme la porte d'entrée derrière moi et lance mon sac de cours dans l'entrée en soupirant, heureux d'être rentré. Les cours me gonflent tellement. Je n'arrive absolument pas à comprendre à quoi va me servir tout ça. Les profs ont beau nous répéter que c'est pour notre avenir mais surtout pour notre culture générale, j'ai du mal à percuter. Après, c'est peut-être aussi parce que je suis complètement largué en cours à cause de tous ces cours que j'ai loupés ou séchés par le passé mais aussi parce que je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. Quelles études pour quel métier ? Tout ça me paraît si lointain alors que dans quatre mois, je devrais passer mon bac et dans six, je commence l'université. En théorie.

Je retire mes chaussures en faisant attention à ne pas embarquer avec, mon attelle que je porte encore. Je vais dans la cuisine me prendre une canette de Sprite et c'est quand je me dirige vers le salon que je remarque la présence de Noah, assise dans un des fauteuils. Les yeux fermés, elle lit un bouquin qui doit appartenir à Ali, caressant les pages du bout des doigts. Noah, tout comme moi, a appris le braille pour aider Ali. Je ne pense pas que ce soit mon père ou George qui nous ait demandé de le faire, nous l'avons décidé tout seuls. Noah a maîtrisé les bases plus rapidement que moi vu qu'elle vivait ici et qu'elle avait les mêmes cours qu'Ali.

— Ton livre est bien ? lui demandé-je, l'obligeant à ouvrir les yeux pour les poser sur moi.

Elle hausse les épaules. Elle soulève l'ouvrage et je peux voir un dessin sur la couverture qui ne laisse aucun doute sur le fait que ce soit une histoire pour enfant. C'est vrai qu'à quatorze ans, elle a dépassé ça. Elle le ferme et le pose sur le guéridon pendant que je m'installe sur le second siège.

— Tu en veux ? lui proposé-je en ouvrant ma boisson.

Noah secoue la tête de droite à gauche faisant bouger ses boucles blanches dans tous les sens. Je lui souris et bois une grande gorgée.

— Tu n'es pas au collège ? l'interrogé-je.

D'habitude, quand je rentre du lycée à cette heure-là, je suis seul alors je trouve ça assez étonnant qu'elle se la coule douce dans le salon.

— Je n'étais pas bien ce matin alors papa a préféré que je reste là.

Je hoche la tête.

— Et ça va mieux maintenant ?

Elle hausse simplement les épaules, en détournant le regard vers la fenêtre qui nous fait face. Je revois alors la scène dans la voiture après la soirée chez Dae... Trop préoccupé par mes propres pensées et problèmes, j'avais complètement oublié que je l'avais trouvée triste à ce moment-là.

— Tu sais que...

J'ai bien commencé mais mes mots se sont perdus. Je ne sais pas comment dire les choses. Même avant ma grande crise, je n'ai jamais été quelqu'un à qui on se confiait. Je suis incapable de mettre les gens à l'aise, de les écouter, de les conseiller, les aider... C'est trop compliqué pour moi. Mais je ne peux pas ignorer le sentiment de détresse qui habite le regard de Noah.

— J'ai fait des erreurs ces dernières années. Certaines avec toi et Ali... Mais...

Je me racle la gorge, mal à l'aise de parler ainsi avec Noah. Je tourne ma canette entre mes mains et me donne un coup de pied virtuel pour me lancer :

— Je suis là pour toi maintenant. Alors si tu as besoin de... Quoique ce soit, n'hésite pas. Maintenant ou plus tard... Je suis là, répété-je, perdu dans ma propre déclaration.

Pendant de longues secondes, elle m'observe à travers ses cils décolorés, me sondant. Cherchant si elle peut réellement me faire confiance ou pas. Je ne sais pas ce qu'elle peut voir. Suis-je digne de confiance ? Suis-je ce gars qui peut l'épauler ? Suis-je ce frère qu'elle semble avoir besoin ? J'ai des doutes mais une chose est sûre... J'ai envie d'essayer d'être tout ça pour elle et Ali.

problem child. - idy 2Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora