Go! L'histoire continue...

• Chapitre 32 •

Lupe

    Juanma met du temps à répondre à ma question, et c'est inquiétant. Il hésite, ce n'est pas bon signe. Mía doit avoir énormément d'importance pour lui, peut-être qu'elle est plus importante pour lui que moi. Ça ne m'étonnerait pas, elle fait toujours de son mieux pour tout me voler.

    - Alors Juanma, qui tu choisis ? Mía ou moi? Insistais-je.

    - Je refuse de faire un choix. Dit-il fermement.

    - Si tu choisis Mía, tu peux le dire. T'as pas à avoir honte de ton choix.

    - Je ne choisis personne, tout simplement parce que je n'en ai pas envie. Lupe, ce que tu me demandes est dénué de sens!

    - Je dois bien savoir de quel côté tu es au moins. Tu ne peux pas être des deux côtés en même temps !

    - Je choisirai pas. Insiste-t-il.

    - Je croyais que tu me choisirai sans hésiter ! On se connait depuis longtemps, alors que Mía, ça ne fait pas plus de cinq mois que tu la connais.

    - Ce n'est pourtant pas une raison pour m'imposer un choix. Dit-il en se levant.

    Il s'en va, en colère sans me laisser le temps de répliquer. Je suis peut-être allée un peu loin en lui imposant un choix mais je voulais être sûre qu'il était de mon côté et pas de celui de Mía mais je me suis trompé. Apparemment, tout le monde la préfère toujours à moi.

    Je me lève à mon tour et essuyant les quelques larmes sur mes joues et sort du local. Je marche un bon moment en train de réfléchir quand soudain j'aperçois mon père, enfin Ramiro, mon faux père.

    - Lupe, je te cherchais justement. Dit-il en venant vers moi.

    - Qu'est-ce que tu veux ? Demandais-je en croisant les bras.

    - On peut parler s'il te plaît ? Demande-t-il calmement.

    - Vas-y, je t'écoute. Dis-je en regardant ailleurs.

    - Dans mon bureau, ce serait mieux.

   Après un soupir bruyant, je le suis dans son bureau malgré que j'ai pas envie de parler. Aucune trace de ma mère dans le bureau, et c'est mieux ainsi. Je ne suis pas prête à lui parler comme si de rien n'était.

    - Tu le savais depuis quand? Dis-je en m'asseyant.

    - Depuis... depuis que j'ai découvert que Mía est ma fille, quelques jours avant la compétition nationale. Balbutie-t-il.

    - Et qu'est-ce que tu attendais pour me le dire ? M'énervais-je.

    - J'attendais que Mercedes le fasse. Et puis, j'appréhendais ta réaction mais je t'assure que je comptais te le dire si ta mère prenait du temps à le faire.

    - Tel père, telle fille on dirait. Vous avez pensé à ma réaction mais vous n'avez pas pensé à comment je me sentirai ! Que je réagisse bien ou mal c'est pas ça le problème, le problème c'est de savoir que des personnes sur qui je comptais m'ont trahie! Vous avez pensé à ça au moins?

   - Je suis vraiment désolé Lupe...

   - Des excuses, des excuses et encore des excuses... Dis-je en levant les yeux au ciel.

    - Je veux que tu saches au moins que pour moi tu seras toujours ma fille. Je t'ai aimé depuis que t'étais dans le ventre de ta mère et même quand j'ai su que tu n'étais pas ma fille, j'ai continué de t'aimer. Jamais je ne te considérerait comme une inconnue, tu es ma fille. Dit-il avec les larmes aux yeux.