Partie III - Chapitre 7

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Chapitre 7

Alice approcha ses mains de sa bouche et souffla sur ses doigts. Son haleine chaude vint un instant réchauffer sa peau glacée et elle grommela. Elle tourna légèrement la tête et se sentit un peu rassurée en apercevant la silhouette de Fabian, appuyé contre un tronc d'arbre. La nuit était aussi silencieuse qu'opaque : le minuscule croissant de lune qu'elle voyait à travers les branches ne suffisait guère à la réconforter.

Elle jeta un coup d'œil à la maison, derrière elle. Seule une pièce était éclairée. D'après ce qu'elle avait compris, les parents se relayaient pour monter la garde, malgré la présence de l'Ordre. Ils voulaient être prêts à partir avec leurs enfants à la moindre alerte. Alice ignorait pourquoi les Mangemorts les cherchaient et elle n'avait pas demandé.

Elle tourna à nouveau son regard vers la rue mais un détail attira son attention. Fabian avait quitté son poste. Un désagréable frisson lui parcourut l'échine alors qu'elle se plaquait contre l'arbre derrière elle. Des bruits de pas lui parvinrent, au milieu d'un silence glacé. Une terreur sans nom lui opprima la poitrine mais elle agrippa un peu plus fortement sa baguette.

« Des Détraqueurs », songea-t-elle. « Des Détraqueurs et des Mangemorts. Tu peux le faire, MacMillan».

Le froid se fit un peu plus intense et elle retint un glapissement. Elle n'allait pas y arriver...

Un éclair rouge fusa alors et elle cessa de se poser des questions.

Le groupe de Mangemorts se dispersa avec un cri alors que Fabian, caché derrière des poubelles, continuait à jeter des sorts. Une partie des hommes encapuchonnés s'empressa de riposter tandis que deux d'entre eux couraient vers la maison. Alice jaillit aussitôt de sa cachette et jeta un sortilège qui leur coupa un instant la route. Ils se tournèrent aussitôt vers elle et elle frémit face à leur masque blanc. Confrontée pour la première fois aux partisans de Voldemort, elle paniqua un instant. Seuls se réflexes, acquis par la force auprès de Maugrey, lui permirent de lever le bras à temps pour créer un bouclier devant elle.

Elle riposta aussitôt et son adversaire recula d'un pas, visiblement surpris. Cependant un coup d'œil lui appris que son acolyte avait filé vers la porte d'entrée. Après un juron sonore, elle parvint enfin à passer outre la défense de son adversaire, qui s'écroula sur un « Stupéfix ! » lancé suffisamment fort pour contrer la mauvaise influence des Détraqueurs. Car Alice sentait qu'elle était faible. Son cœur qui s'affolait l'empêchait de se concentrer assez pour lancer des sortilèges plus puissants que ceux de base.

Elle sauta par-dessus le corps du Mangemort pour se lancer à la poursuite de l'autre. Un sortilège cuisant l'empêcha d'ouvrir la porte. Il cria de douleur et elle en profita pour le stupéfixer à son tour. Derrière elle, elle entendait Fabian hurler des sortilèges et un Mangemort à la voix rauque adjurer ses comparses de ne pas avoir peur des Détraqueurs.

La jeune fille claqua la porte derrière elle mais n'essaya même pas de jeter un sortilège d'Emprisonnement. Vu la façon dont ses jambes tremblaient, elle était certaine de ne pas y arriver. Elle tomba nez-à-nez avec le maître de la maison, Edwin Pratchett, qui attendait dans les escaliers, sa baguette à la main.

- Réveillez vos enfants ! Ordonna-t-elle en espérant que sa voix ne tremblait pas trop.

Il opina simplement, affreusement pâle, et monta quatre à quatre à l'étage. Dehors, un hurlement se fit entendre. Alice grimaça en reconnaissant Fabian mais elle ne s'attarda pas là-dessus. Elle s'empressa de revenir dans l'entrée, attrapa une petite boîte qui traînait sur un meuble et prit une profonde inspiration.

- Concentre-toi Alice, concentre-toi, marmonna-t-elle.

Sa baguette pointée sur l'objet, elle tenta de faire abstraction des bruits de lutte qui lui parvenaient. Comment diable allait-elle réussir à créer un Portoloin si elle n'était même pas capable de jeter un sortilège d'Emprisonnement ? L'image de Maugrey leur hurlant qu'ils ne pouvaient pas laisser la panique mettre leur en vie en jeu lui revint à l'esprit. Alors qu'elle ouvrait la bouche, la porte s'ouvrit avec fracas et elle poussa un hurlement de terreur.

Lily et James [corrigée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant