Partie IV - Chapitre 10

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Chapitre 10

William tâchait de se fondre au milieu de la foule de Sorciers qui allaient travailler. Tous se bousculaient dans l'atrium du Ministère de la Magie. La fontaine de la fraternité magique les dominait de toute sa hauteur. William y jeta un premier coup d'œil, puis un second plus appuyé. Il finit par s'arrêter au pied, sans se soucier des Sorciers qui le contournaient en pestant. Il finit par comprendre ce qui avait attiré son attention : le centaure, l'elfe de maison et le gobelin avaient été défigurés. L'attentat avait été perpétré de façon trop subtile pour qu'on s'en rende compte au premier coup d'œil. Les employés du Ministère étaient sans doute trop habitués pour y accorder plus d'attention. William songea que certains l'avaient sans doute remarqué mais n'avaient rien dit par mépris. Ceux-là n'adhéraient peut-être pas à la doctrine de Voldemort mais ils laissaient faire sans le moindre scrupule. Ils devaient songer qu'une statue n'était pas grand-chose.

Avec une grimace de dégoût, William reprit son chemin. Il en parlerait à Carrie, dans l'espoir qu'elle puisse en toucher un mot à la Ministre. C'était ce genre de petites indifférences qui entraînaient la mort d'une civilisation.

Il finit par réussir à s'engouffrer dans un ascenseur et attendit patiemment, coincé entre deux piles de parchemins qui lévitaient toutes seules, d'arriver au bon étage. Il s'extirpa de la petite cabine, non sans emmener quelques bouts de papier avec lui. Après avoir jeté un regard d'excuse à quelques Sorciers qui vociféraient à son encontre tandis que les grilles dorées se refermaient, il réajusta sa cape sur ses épaules et jeta un coup d'œil autour de lui. Il se trouvait au niveau trois du Ministère. Sur le mur à sa droite étaient inscrits en lettres de cuivre « Département des accidents et catastrophes magiques ». Les couloirs lui paraissaient plus étroits qu'à l'étage du Bureau des Aurors ; la moquette était définitivement moins luxueuse que celle qui menait au bureau de la Ministre. Les fenêtres magiques affichaient un temps maussade, à l'image de la météo à la surface. Des employés s'affairaient en tous sens, entraient et sortaient sans cesse des divers bureaux, des notes de service à la main. William put entendre quelqu'un se plaindre du changement de mode d'envoi des notes ; on était apparemment en pleine transition entre les hiboux et un nouveau système, mais pour le moment c'était le chaos.

Le jeune homme parvint à se faire un chemin dans le couloir principal. Il atteignit finalement le centre des Forces des tâches invisibles. La veille encore, il ignorait l'existence de ce service. Il s'occupait de gérer tous les quartiers rendus invisibles aux Moldus et ouverts uniquement à la communauté magique. C'était grâce à eux que le Chemin de Traverse était si bien caché. Le directeur avait demandé quelqu'un à Maugrey, de façon tout à fait officieuse. Même l'Auror ignorait pourquoi. William resta un instant à la porte et contempla la grande pièce qui se trouvait devant lui. De multiples petits bureaux entouraient une immense table sur laquelle était déroulée une carte magique d'Angleterre. Un groupe de Sorciers étaient penchés du côté du Pays de Galles. Une femme tenait sa baguette appuyée sur la carte, de sorte qu'une version plus détaillée d'une portion particulière s'affichait sous les yeux des Sorciers. Il devait y avoir une trentaine d'autres employés. Certains compulsaient des vieux grimoires, d'autres s'entraînaient à jeter des sorts. D'autres enfin étaient encore en train de boire un café en plaisantant avec leurs collègues. William eut un petit sourire en voyant ce groupe, qui lui rappelait les membres de l'Ordre lorsqu'ils arrivaient à passer un moment ensemble.

- On peut vous aider ? l'interpella-t-on dans son dos.

Il se retourna prestement pour sourire à la petite Sorcière d'une quarantaine d'années qui venait de lui adresser la parole.

- Gavin Morkle a demandé à me voir, expliqua-t-il. Le directeur de...

La Sorcière leva les yeux au ciel tout en le bousculant un peu pour entrer dans la pièce.

Lily et James [corrigée]Where stories live. Discover now