Partie IV - Chapitre 21

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Chapitre 21

James ne s'était pas senti aussi libre depuis des mois. Les nuits d'avril étaient encore fraîches ; l'air froid lui piquait la peau et semblait réveiller tout son corps engourdi par sept mois d'hibernation. Plongé dans son euphorie, il ne songeait même pas à Lily et aux derniers mots qu'elle lui avait jetés. Rien d'autre n'importait que la liberté. Plusieurs fois au cours des derniers mois il avait cru aller bien. Quand tout se passait bien avec Lily, quand il avait découvert sa passion pour la conception de balais... Mais maintenant qu'il était enfin dehors, il se rendait compte qu'il n'irait bien que lorsqu'il serait libéré de cette maison.

Il traversa Godric's Hollow à grandes enjambées libératrices et, une fois dans le bois, transplana au manoir Lestrange. Il connaissait les étapes du plan par cœur, ainsi que le plan approximatif de la maison. Arrivé devant la grille, il lui fallut un instant pour retrouver la formule du sort de détection de sortilèges. Il n'avait pas exercé de magie complexe depuis longtemps. Même avec les balais, tout ce qu'il avait fait jusque-là était purement théorique. Il trouva finalement et put constater que tous les sorts de protection jetés sur la grille avaient bien été levés. Toujours sous la cape, il avança le long de l'allée qui menait à la porte d'entrée. Des mauvais souvenirs de l'attaque sur ce qu'ils pensaient être le QG des Mangemorts lui revinrent à l'esprit. Après sept mois passés au calme, il avait du mal à croire qu'ils aient vécu tant de choses.

Une fois à l'intérieur, il trouva sans mal le bureau. Il n'avait relevé aucun signe de présence. Eusse été le cas, il aurait été capable de s'en sortir. Après tout, il avait passé une bonne partie de sa scolarité à s'échapper sous le nez de ses professeurs. Mais c'était une fois dans le bureau que les difficultés commençaient. Sirius avait simplement indiqué : « coincés dans le bureau, une pièce secrète au sous-sol ». Un début de panique s'empara de lui lorsqu'il songea que, peut-être, il ne trouverait jamais le mécanisme d'ouverture du passage secret. Il s'empressa de le chasser : il allait réussir, rentrer, et prouver à Lily qu'il pouvait sortir sans entraîner leur mort à tous. Par ailleurs, c'était un défi à la hauteur de son passé de Maraudeurs. Lorsqu'ils étaient en deuxième année, ils avaient passé un certain temps à tirer sur des mains d'armures ou à tapoter sur des pierres suspectes, à Poudlard, dans l'espoir de trouver un passage secret. Peter avait finalement réussi lorsqu'il avait trébuché, attrapé une hallebarde pour tenter de se rattraper, et ouvert une porte par la même occasion.

James sourit à ce souvenir tout en entreprenant la fouille des lieux. Il tira, tripota, enfonça même sa baguette dans les interstices du parquet. Une horloge, quelque part dans la maison, sonna deux fois durant sa recherche. Ses premiers doutes revenaient au galop. Comme sa fouille à la baguette ne donnait rien, il décida finalement d'utiliser les vieilles méthodes et passa sa main partout où il le pouvait. L'horloge venait de sonner vingt-trois heures lorsque ses doigts rencontrèrent enfin une résistance inattendue. Il établit les contours de la poignée invisible avant d'appuyer dessus. Une porte s'ouvrit, suscitant en lui un peu de cet émerveillement qu'il avait éprouvé durant ses premières années à Poudlard face à tous ces passages secrets. Des torches s'enflammèrent sous ses yeux. Il descendit prudemment la volée de marches, tout en se demandant pourquoi son ami enjoignait leur sauveur à rester dans l'escalier.

Arrivé en bas des marches, il dut s'arrêter net. Un mur lisse lui barrait la route. Perplexe, il l'examina pendant plusieurs minutes avant de songer qu'il devait y avoir deux pièces secrètes dans le bureau : l'une contenant le coffre-fort, l'autre condamnée. Pourtant, l'entretien parfait de l'escalier l'étonnait. Pourquoi s'occuper ainsi d'un endroit abandonné ? Alors qu'il songeait à remonter pour tenter de comprendre où il se trouvait, un bruit lointain lui parvint de derrière le mur. On aurait dit un grognement, le bruit du tonnerre ou... un rire.

Lily et James [corrigée]Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz