Prologue

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You were the shadow to my light
Did you feel us
Another start
You fade away

Tu étais l'ombre de ma lumière
Nous sentais-tu
Un nouveau départ
Tu disparais

Faded - Alan Walker

Tu étais l'ombre de ma lumièreNous sentais-tuUn nouveau départTu disparaisFaded - Alan Walker

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Mon costume Armani sur les épaules m'étouffe en cette fin de journée de mai. D'après Livio, cette tenue m'aiderait à faire accepter n'importe quoi à n'importe qui. La "classe italienne à l'état pur" comme il s'amuse à dire dès que j'entre dans une pièce. Rien qu'avec cette phrase, je devrais me poser des questions sur mes fréquentations quelque peu douteuses.

Les mains dans les poches de mon pantalon à pince, je me faufile dans la masse de monde. Le soleil ne va pas tarder à se coucher et les touristes déambulent de pavés en pavés pour trouver le restaurant qui leur fera la meilleure pizza ce soir. Je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi et retirer cette fichue chemise qui colle à mon dos. La classe à l'italienne, mes fesses...

Mon téléphone émet une vibration et je ne tarde pas à le prendre en main pour voir de quoi il s'agit. Un message de mon chef qui m'annonce que mon entretien s'est déroulé à merveille, et que la dernière place disponible pour le stage auquel je viens de postuler est désormais pour moi. Un sourire rempli de fierté se dessine sur mon visage.

Parfait, tout se déroule à la perfection. Je vais pouvoir gagner en expérience et montrer à toutes les personnes qui m'en pensaient incapable que je ne fais pas parti de ces mauviettes que j'ai pu voir dans la salle d'attente il y a tout juste une heure. Non, je suis au-dessus de tout ça et je ne peux pas être plus heureux.

Je redescends sur terre lorsqu'une Vespa passe à côté de moi en crachant une fumée noire épaisse. Il y en a partout de ces bordels ici.

Je range mon téléphone dans mon pantalon et reprends ma marche. Deux mois que je suis arrivé à Rome, et deux mois que j'emprunte le même chemin pour rentrer à ma chambre d'hôtel. Au moins, cette nouvelle opportunité me permettra de sortir de cette monotonie dans laquelle j'étais entré depuis que je suis parti de Milan.

Ma famille et mes amis sont restés là-bas, mais pour rien au monde je ne partirais. Ma vie est à présent ici. J'ai le métier de mes rêves et je suis déjà trop à fond dedans pour abandonner, même si mes proches me manquent. Je donnerais tout pour parvenir à m'élever dans le milieu et à gravir les échelons. Quoi qu'il en coûte.

Je me replonge à contre cœur dans la foule – qui n'a fait qu'accroître depuis ma petite pause – et reprend ma marche. Plus que cinq minutes pour goûter à la douche fraîche que j'attends depuis une heure maintenant.

Alors que le Colisée est enfin visible, une personne attire mon attention. Elle est petite, vêtue d'un short cycliste et d'un sweat dont la capuche est rabattue sur sa tête. Son allure très pressée fait contraste avec l'émerveillement des touristes face à la vue du coucher de soleil derrière le monument antique. C'est une image typique de cartes postales qu'on peut croiser dans les boutiques à chaque coins de rues, et pourtant, elle ne cessera de m'éblouir. Dans les deux sens du terme. De toute évidence, si elle n'est pas ébahie devant ce spectacle, c'est qu'elle ne fait très certainement pas partie de ces vacanciers.

Just UnforgettableWhere stories live. Discover now