Chapitre 6

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I don't wanna lose control
Nothing I can do anymore
Trying every day when I hold my breath
Spinning out in space pressing on my chest
I don't wanna lose control

Je ne veux pas perdre le contrôle
Rien que je puisse faire de plus
En essayant chaque jour quand je retiens mon souffle
Tournant dans l'espace, pression sur ma poitrine
Je ne veux pas perdre le contrôle
Control - Zoe Wees

Je ne veux pas perdre le contrôle Rien que je puisse faire de plusEn essayant chaque jour quand je retiens mon souffleTournant dans l'espace, pression sur ma poitrineJe ne veux pas perdre le contrôle Control - Zoe Wees

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Ma mère vient de raccrocher. Un peu plus, et c'est moi qui balançait le téléphone dans la piscine pour couper court à notre discussion. Heureusement que je me suis retenue, sinon je m'en serais énormément voulue. Il aurait fallu acheter un nouveau téléphone, et j'ai clairement la flemme...

Comme d'habitude, j'ai eu droit à des reproches sur mon métier hors du commun pour une fille, sur mes études que j'ai volontairement stoppées pour partir en Sicile me "dorer la pilule", ou encore qu'Aurelle, la fille de son amie et mon ancienne colocataire, possède une bague de fiançailles plus grosse que mon poing. Si ça n'avait tenu qu'à moi, c'est ce même poing que j'aurais enfoncé dans sa gueule d'ange à chaque crasse que cette blonde me faisait lorsqu'on vivait encore ensemble.

Avec elle, tout est dans le physique et dans la superficialité. Si une fille est belle, elle est forcément gentille et intelligente. J'ai tout fait pour ne pas que ses remarques m'atteignent, mais c'est trop dur. Elle passe son temps à me faire douter, à me mettre la pression et à me déstabiliser. Et malgré tout, elle arrive à proclamer haut et fort à quel point elle m'aime et que je suis la prunelle de ses yeux. J'ai du mal à y croire, mais je prends sur moi, comme à chaque fois. Ma mère est une des seules personnes à encore prendre de mes nouvelles, je ne peux pas couper les ponts avec elle.

Il y a une dizaine de minutes, la porte d'entrée a claqué. Je n'entends pas de couinements ni de talons taper le sol, les filles ne sont donc toujours pas de retour. Misha, si. Je le sais. Je le sens. Je ressens sa présence alors même que je ne l'ai pas vu, et surtout, alors que je ne le connais pas. Peut-être est-ce parce que, justement, je reçois des ondes étrangères? Et voilà que je parle comme si j'étais une antenne radio ou une parabole de téléviseur.

Je pose mon ordinateur sur la commode et lisse mon short en coton. Je ne peux pas rester enfermée dans ma chambre éternellement. Fini mon étape d'hibernage express de printemps, je dois sortir de ma taverne pour me mettre quelque chose de sucré sous la dent. Avant ça, je m'autorise un petit bain de soleil tardif pour profiter des derniers rayons chauds de cette magnifique journée que j'ai passée cloîtrée dans le noir.

Mon maillot de bain enfilé, je rejoins la terrasse par ma porte-fenêtre. Ma décision est claire et nette : pour ne pas me faire de fausses idées sur Misha, je dois passer le moins de temps possible avec lui. Je sais que c'est complètement absurde, mais c'est la seule solution que j'ai trouvée pour me protéger. Lorsque nous sommes un individu logique et raisonné, nous apprenons à connaître la personne pour supprimer tous nos préjugés et fausses représentations, pour les remplacer par des vérités et des découvertes sur le personnage au fil du dialogue. Sauf que je ne suis pas une fille sensée. Ni rationnelle.

Just UnforgettableWhere stories live. Discover now