Chapitre 5

1.2K 132 17
                                    

I've been watching you for some time
Can't stop staring at those ocean eyes
Burning cities and napalm skies
Fifteen flares inside those ocean eyes
Your ocean eyes

Je t'ai regardé un certain temps
Ne peux cesser de contempler ces yeux océan
Villes qui brûlent et ciel napalm
Quinze lueurs vives à l'intérieur de ces yeux océan
Tes yeux océan
Ocean Eyes - Billie Eilish

Je t'ai regardé un certain tempsNe peux cesser de contempler ces yeux océanVilles qui brûlent et ciel napalm Quinze lueurs vives à l'intérieur de ces yeux océanTes yeux océan Ocean Eyes - Billie Eilish

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

— Est-ce que je suis une merde?

— Non, tu es juste une carotte sans a.

Je vois bien qu'elle essaie de ne pas rire à ma blague. Darla n'a pas le moral, et je m'en veux de ne pas avoir été à ses côtés lorsqu'elle a appris la nouvelle. Cela fait quelques jours que je la délaisse un peu. Foncer tête basse au travail m'évite de penser à ce nouveau projet d'écriture qui n'a toujours pas pointé le bout de son nez. Cette semaine, notre stagiaire avait moins de cours théoriques, donc j'en ai profité pour rester avec lui et l'aider à perfectionner sa pratique. On va dire qu'il m'a fait une bonne couverture, sans mauvais jeu de mot, bien sûr.

— Viens par-là, lui intimé-je en ouvrant chaleureusement mes bras.

Darla ne se fait pas prier et fonce sur moi. Elle s'y réfugie et accroche ses mains derrière mon dos pour me serrer fort. Elle a une nouvelle fois été recalée suite au casting qu'elle a passé il y a quelques jours. Cette fois-ci, elle postulait pour jouer le rôle d'une dealeuse de drogue en vadrouille. Physiquement, elle a tout du cliché de la femme badass qu'on peut voir dans les films : brune à la crinière de lion, peau mâte, jean et veste en cuir.

— Ce ne sont que des cons. Tu as un véritable potentiel. Regarde-toi, tu es magnifique, tu as un talent fou. Si ces gens ne l'ont pas vu, c'est que ce sont de véritables imbéciles.

— Tu viens pourtant de dire que j'étais une crotte!

— Tu me connais, dis-je en passant une main dans ses cheveux épais, faut toujours que je dise n'importe quoi.

— C'est vrai.

— Hé! fais-je semblant d'être vexée. C'est pas cool!

— Bon, tu me fais un câlin?

— Insupportable, je soupire alors qu'elle se blottit contre moi.

Darla est arrivée chez moi il y a dix minutes. Nous sommes lundi matin et elle travaille dans dix minutes. Les italiens sont friands de leur café torréfié, surtout s'il est servi par la jolie Darla. Et moi, je ne travaille pas, comme tous les lundis. Je m'accorde ce jour de repos car c'est le seul où mes colocataires bien-aimées ne sont pas là. Non, je n'ai pas choisi ce jour au hasard.

Tous les lundis, elles partent toutes les trois pour leur "journée BOCES" – Beauté Ongles, Coiffure, Esthéticienne, Shopping. Oui, elles ont donné un nom à ce jour si spécial et si attendu, autant par elles que par moi. Pendant la journée, elles font des activités de femmes millionnaires et entretenues. Avec tout ce qu'elles gaspillent, on pourrait croire que je suis leur Sugar Coloc, mais pas du tout. Tout ce qu'elles ne dépensent pas en loyer est gaspillé en un claquement de doigt. 

Just UnforgettableWhere stories live. Discover now