Chapitre 1

2.1K 173 21
                                    

I've battled demons that won't let me sleep
Called to the sea but she abandoned me
But I won't never give up, no, never give up, no, no

J'ai combattu des démons qui ne me laisseront pas dormir
J'ai fait appel à la mer mais elle m'a abandonné
Mais je ne renoncerai jamais, non je n'abandonnerai jamais non, non
Never Give Up - Sia

J'ai combattu des démons qui ne me laisseront pas dormirJ'ai fait appel à la mer mais elle m'a abandonnéMais je ne renoncerai jamais, non je n'abandonnerai jamais non, nonNever Give Up - Sia

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Je suis encore en train de gratter le recoin de mes ongles pour en retirer le cambouis quand Gavin me rejoint dans la salle de repos. Le sourire aux lèvres, il s'appuie contre le meuble où repose la machine à café, ses bras croisés sur son torse. Gavin est le seul employé de mon garage, si je ne compte pas le stagiaire qui vient là une fois par semaine, et il est étonnamment très rapidement devenu un ami.

En réalité, je pourrais très bien m'en sortir sans lui, mais la solitude ne me réussit pas. J'aime voir bouger du monde autour de moi, entendre des bruits forts et faire quelque chose de mes dix doigts. A contrario, j'aime avoir mes moments de calme pour lire et écrire. Sans ces instants-là, je suis à peu près sûre que j'exploserais telle une cocotte minute. C'est seulement dans ces conditions que je me sens vivante : du bruit et du mouvement dans la journée, puis du calme et de la tranquillité le soir.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Gavin? interrogé-je mon ami tout en me séchant les mains avec le chiffon qu'il me tend.

— Je me demandais juste quand est-ce que tu prendras soin de tes ongles.

— Laisse-moi tranquille avec ça, rouscaillé-je en lui jetant le tissu au visage.

Je passe à côté de lui, à deux doigts de lui faire avaler son sourire à la con. Six mois qu'on travaille ensemble, et six mois qu'il râle en voyant l'état de mes ongles. Qu'est-ce que ça peut lui foutre qu'ils ne soient pas vernis ou limés à la perfection? Est-ce que je ronchonne quand je le vois avec ses mocassins au lieu de chaussures de sécurité, le corps allongé sous une voiture? Et puis, si c'est pour qu'ils s'abîment le jour même lorsque je change une pièce dans un moteur, c'est complètement inutile.

— Aller, ne boude pas. D'accord, j'arrête de t'en parler, confirme-t-il en levant les bras en l'air.

Je pince mes lèvres en levant les yeux au ciel, amusée qu'il me croit si susceptible. Ce n'est pourtant pas le cas. J'ignore pourquoi il pense que j'ai une telle sensibilité, car je n'en ai jamais fait preuve devant lui. Au travail, c'est Lolita la badass, et devant l'ordinateur, c'est Lolita la fleur bleue.

— T'es lourd, G.

— Hé, que veux-tu, je suis italien! lance-t-il en se frappant le torse. Tu sais comment on est, mia bella.

— Mais bien sûr... T'es aussi italien qu'une vache dans le Vermont.

Il fait mine d'être offusqué et n'ajoute rien jusqu'au hangar qui se trouve derrière le garage. C'est là que nous stockons les voitures à réparer que nous emmènent les clients. Il m'aide à pousser la lourde porte coulissante et en sort une vieille Vespa bleu turquoise. Cela faisait deux mois que j'avais réussi à dégoter une carcasse et je voulais en faire un petit chef-d'œuvre. Et si je suis douée pour tout ce qui est de la partie mécanique, Gavin lui, est à l'aise avec tout ce qui est électronique et carrosserie. On peut dire qu'on se complète bien de ce côté-là, il a fait un travail fantastique.

Just UnforgettableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant