Chapitre 9

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I don't care, if you're here
Or, if you're not alone
I don't care, it's been too long
It's kinda like it didn't happen

Je m'en fiche, si tu es là
Ou, si tu n'es pas seul
Je m'en fiche, ça fait trop longtemps
C'est un peu comme si ça n'était jamais arrivé
Liar - Camilla Cabello

Je m'en fiche, si tu es là Ou, si tu n'es pas seul Je m'en fiche, ça fait trop longtemps C'est un peu comme si ça n'était jamais arrivé Liar - Camilla Cabello

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— Mais enfin, pourquoi tu ne manges pas? râle pour une énième fois Inaya. Prends au moins ta fourchette dans les mains, essaies de faire bonne impression.

— Je t'ai dit au moins une centaine de fois que je n'aimais pas les pâtes, répond Neve, les dents serrées, puis elle se tourne vers moi d'un air menaçant. Lolita, c'est franchement bas d'avoir fait ce repas alors que tu sais pertinemment que je n'aime pas les pâtes. 

Je me contente de hausser les épaules. Si j'étais de bonne foi, je lui ferais gentiment comprendre que ses goûts culinaires m'ont échappé, et que j'ai pensé bien faire en cuisinant ce plat. Mais cela fait déjà une demi heure qu'elles se disputent pour tout et pour rien, et je refuse de me mêler à ce spectacle ridicule. Misha est là, en bout de table, et il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour remarquer qu'il ne passe pas un bon moment. Je jette un discret coup d'œil vers lui. Sa tête est baissée sur son assiette, et il se contente d'enrouler les spaghettis autour de sa fourchette à l'aide d'une cuillère. 

Je ris intérieurement en voyant qu'il galère. La première dispute a éclaté lorsque Sara a surpris Inaya en train de couper ses pâtes avec un couteau. Avec Darla comme meilleure amie, je savais qu'il est mal vu en Italie de couper ses spaghettis. J'imagine que ce scandale lui a complètement coupé l'envie de tenir un couteau dans la main. Sauf s'il souhaite l'enfoncer dans le ventre d'une d'entre elles. Pour le coup, je ne serais pas contre un peu d'animation plus croustillante. Bien entendu, je rigole, je ne le pense pas vraiment...

Personnellement, je me fiche de comment les autres mangent, tant qu'ils aiment ce que j'ai préparé. Quand je suis seule chez moi, je m'autorise à le faire parce que ça me pompe l'air d'essayer de bien manger alors que c'est comme ça que j'en mets le plus souvent partout. 

— C'est ça, ne dis rien, c'est tout ce que tu sais faire de toute manière. 

La seule chose que j'ai envie de répliquer, c'est de lui jeter le plat de pâtes au four en pleine figure, mais j'ai bien trop la flemme de nettoyer tout ce qui sera tombé au sol. Je grince des dents, avale dans un faux calme ma bouchée et prend une lente gorgée de ma limonade. Rester impassible et perméable à toute critique est la seule solution que j'ai trouvée pour qu'elles me lâchent la grappe avec leurs âneries. Toutefois, je ne me recourbe pas sur moi-même, pour ne pas leur faire croire qu'elles sont au-dessus de moi, sinon elles ne se sentiront plus péter. 

— Ne la mets pas dans le problème, l'arrête Sara. Le problème, là, c'est toi. Ce n'est pas normal de vivre en Italie, et de ne pas aimer les pâtes! 

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