Chapitre 9 : La maladie de l'amour

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Maddie 


J'ouvres les yeux. 

Il fait tout noir autour de moi. 

J'ai l'impression de flotter dans un nuage. Je me sens bien, apaisée. Je mets quelques secondes à me souvenir de là où je me trouve. 

Los Angeles. Four Seasons. Ça me revient. J'étends mon bras sur les draps mais je ne détecte aucune présence. Il fait si noir, je ne distingue rien autour de moi non plus. Il doit être encore le milieu de la nuit. Mais pourtant je suis sûre qu'il était là. Je peux encore ressentir la chaleur de ses bras qui m'enveloppaient. 

Et l'écho de ses belles paroles me revient comme un lointain songe. 

Mais j'ai soudain mal au ventre. Et cette douleur je commence à la connaître. Ça faisait quelques jours qu'elle m'épargnait mais le poignard s'enfonce de plus en plus dans mon bas ventre et je suis vite en proie à de vives nausées. Je tente de me redresser de toutes mes forces mais la douleur est si intense que je sens les gouttes de transpiration perler sur mon front. Il faut que j'ailles aux toilettes. Je peine à me lever mais je finis par réussir à m'extirper du lit. Une brise légère me saisit les mollets et je remarque que la baie vitrée qui mène à la terrasse est ouverte. Je n'ai pas le temps de faire plus attention que ma vision s'est déjà assombrie et je presse le pas vers la salle de bain. 

Mes jambes ne me portent plus et je m'effondre au dessus de la cuvette. J'ai mal, et je sais que c'est en partie dû au choc émotionnel de ces derniers jours. Je n'ai plus aucune notion de ce qui m'entoure et je laisse s'échapper mon repas. Tout mon corps n'est que tremblements. C'est interminable, quand je pense que c'est fini, je suis de nouveau assaillie par de violentes crampes qui me tordent en deux. Et j'ai chaud tout à coup. Sans réfléchir j'arrache ces sous vêtements stupides et je rampe sous la douche. J'ouvre le robinet et je reste là, assise sur le sol, a demi hébétée  sous l'eau un peu trop glaciale. Mais je n'ai pas la force d'augmenter la température et petit à petit je me sens sombrer... 

- Maddie ! 

Une main m'attrape brusquement le bras. Sa voix inquiète me fait ouvrir les yeux. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis assise là, mais son visage rongé par l'angoisse penché au dessus de moi me faire dire que c'était assez. J'ai envie de dire quelque chose mais je n'en ai pas la force. Et soudain mon corps bouge, et je remarque qu'il est trempé lui aussi. Son jogging ruisselle quand je le sens m'envelopper dans une serviette douce. Il passe ses bras sous mes aisselles et m'installe délicatement sur le rebord de l'évier.

- Maddie réponds moi ! Qu'est ce qui t'arrives ? 

Il me secoue doucement, ses bras toujours agrippés autour de moi, visiblement inquiet. Je reprends peu à peu mes esprits et le voile qui s'était formé sur mes yeux s'éclipse pendant que la douleur s'éloigne peu à peu. Et je réalise ce qui vient de se passer. J'aperçois la dentelle rouge éparpillée sur le sol derrière lui et j'ai honte. J'enfouis mon visage dans mes mains et je sens les larmes arriver. Je suis ridicule. 

- Eh ! Eh ... Amore, dis moi ce qui se passe ? 

Sa voix est douce tout à coup. Je ne l'avais jamais entendue comme ça. Je sais qu'il fait des efforts pour ne pas me secouer encore plus fort et exiger une réponse. Bizarrement il se montre patient, et ça ne fait que décupler les bouffées de chaleur que je ressens. Tout ce qui s'est passé ces derniers jours, toutes ces émotions mélangées, ont finit par avoir raison de mon petit corps.  Devant mon absence de réponse il finit par me tendre quelque chose en me disant : 

Les rois de la villeNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ