Chapitre 42 : la magie du coucher de soleil

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Maddie

Il ne m'avait pas menti.

Un dénommé Francesco m'attendait dans un Ford escalade noir.

- Mademoiselle Bess, avait-il dit en m'ouvrant la portière passager.

Étrange galanterie pour quelqu'un de ce milieu, me dis-je. Mais bon j'imagine que le brave homme avait eu des consignes de mon italien.
Il déposa ma valise dans le coffre avant de faire le tour du véhicule pour grimper derrière le volant. Je dis « grimper » parce qu'il était étonnamment petit et qu'il aurait bien eu besoin d'un escabeau pour monter dans l'impressionnant 4x4.

- Direction Malibu, dit-il d'un ton léger en réajustant le rétroviseur. Et toutes mes félicitations.

De quoi il parlait ?
Ah oui, ça.
C'est vrai que je pouvais plus le cacher, et même si j'avais passé presque tout le vol à réfléchir à la meilleure façon d'annoncer à ma mère que je portais l'enfant de l'homme qui avait ruiné nos vie, j'avais du mal à réaliser que oui, j'étais enceinte.

- M-Merci, marmonnais-je perdue dans mes pensées

Une partie de moi était inquiète à l'idée d'être de retour ici. Il m'avait fait quitter cet endroit tellement précipitamment que je me demandais si c'était bien une bonne idée que je sois là.

- Tenez mon numéro, dit-il gentiment en me tendant une carte, le Capo m'a assigné à votre sécurité. J'ai un petit appartement vers la sortie de Malibu, au moindre problème je serai là.

Ca se voyait tant que ça que je stressais ?

Evidemment que Leandro avait tout prévu. Evidemment qu'il y aurait quelqu'un pour assurer ma sécurité. Je doutais que ce Francesco dissuade qui que ce soit avec son physique d'adolescent mais bon, c'était mieux que rien.

- Et là, je sais ce que vous vous dîtes "comment un minus comme lui pourrait me protéger". Mais petite, faut se méfier de l'eau qui dort. J'ai été dans les forces spéciales italiennes pendant plus de 30 ans. On dirait pas comme ça, mais j'ai tué plus d'hommes que le Capo.

C'est génial ça dans le CV dis donc.
J'hochais la tête, ne sachant pas trop quoi faire de cette information. Je décidais de changer de sujet.

- Donc vous êtes italien ?

Il sourit en se réajustant dans son siège. Je me demandais comment il faisait pour voir au dessus du volant.

- Exact ma p'tite. Mais on va dire que je vadrouille en fonction des besoins du boss.

Bien sûr. J'oubliais que les gens étaient simplement des pions dans ce monde.

- Pour faire simple, je suis un peu un citoyen du monde, Continua t-il, Mais mon coeur est Camorriste avant tout. Comme celui du Capo.

- Oui, ça pas la peine de me le rappeler, je le savais déjà, soupirais-je.

J'eus un pincement au cœur. C'était la Mano Nera la priorité et ça le serait toujours. Il se tourna vers moi et secoua légèrement la tête.

- Non ma p'tite. C'est loin d'être aussi simple que vous pensez, et croyez moi, j'ai desuite su que vous étiez spéciale à partir du moment où j'ai du vous pister à Mykonos. D'habitude, c'est les cibles à abattre qu'on prend en chasse, or vous, vous êtes toujours là. Et pourtant je savais qu'il vous avait déjà attrapée grâce aux infos que je lui avais donné sur vous.

J'étouffais un hoquet de surprise en faisant le rapprochement avec l'étrange voiture noire qui m'avait suivie à plusieurs repose en Grèce l'été dernier. C'était donc lui.

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant