Chapitre 38 : Négociations

1.6K 100 8
                                    


Maddie 

J'avais pas vraiment compris ce qu'il entendait par "on va avoir besoin d'aide" jusqu'à ce qu'on se retrouve tous les quatre dans le salon de Pedro et Rosa. 
Tout ça me semblait irréel. Je commençais à le connaître et je savais parfaitement ce qu'il avait en tête. Il allait vraiment faire ça ? 

Rosa et Emilia revinrent de la cuisine les bras chargés de plateaux qu'elles déposèrent sur la table basse entre les deux canapés. L'un occupé par le cartel, l'autre par la mafia. 
Le combat de regard et d'égo avait commencé. Pedro avait eu l'air surpris en m'ouvrant la porte et je crois qu'il s'attendait à ce que je leur présente enfin mon "fiancé", mais le silence pesant dans lequel nous étions, nous faisait comprendre à tous que l'enjeu n'était pas celui-ci. 
Je risquai un regard vers Santo qui mastiquait un cure dent, un sourire en coin. Leandro le dévisageait en serrant et desserrant sa mâchoire, l'air furieux.
Seigneur, la situation ne pouvait pas être plus tendue et si quelqu'un ne se décidait pas à briser la glace, j'étais prête à parier que l'un d'eux allait finir par se jeter sur l'autre. 

Je décidais de me râcler la gorge et de briser le silence

- Pedro, Rosa, je voulais vous présenter-

- On sait qui vous êtes hija. Pas la peine de continuer ce petit jeu de rôle, dit simplement Pedro

Je me figeais sur place, incapable d'articuler le moindre mot. Donc eux aussi ils étaient au courant ? Pourtant Santo m'avait dit que... 

Pedro m'adressa un regard complice que je ne su comment interpréter et lorsque mon regard se posa sur Leandro j'aurai juré avoir pu apercevoir les flammes de l'enfer autour de lui. Après quelques secondes de réflexion, il passa sa langue sur ses dents avant de prendre la parole. 

- Bien, ça nous évitera de gaspiller le temps qu'on a pas. 

Sa voix était plus grave que d'habitude, et si j'avais pas déjà eu peur de lui, je me serais littéralement liquéfiée sur place si j'avais été la cible de son regard à ce moment précis. 
Les pupilles dilatées, il continua, se tournant légèrement vers Pedro

- Maddie m'a dit ce que vous aviez fait pour elle pendant mon... absence. J'ai une dette envers vous. 

Pedro hocha la tête silencieusement et l'invita à continuer. Marco s'agitait sur le canapé, visiblement agacé que son boss ait à baisser son froc comme ça. 

- Bref. C'est pas pour ça que je suis là. Et croyez moi, si j'avais une autre solution je serais certainement pas là. 

Je me balançais nerveusement d'un pied sur l'autre, consciente qu'il faisait ça pour moi. Pour June. Que ça en coutait sérieusement à son égo pour en arriver à faire ...ça. J'osais pas le regarder, de peur d'y voir sa rage. Alors je me contentais d'écouter cette humiliation, les yeux fixant un point dans le vague. 

- On va dire que j'ai quelques ennuis... au sein de mon organisation. Le problème est partiellement réglé mais j'ai perdu beaucoup d'hommes dans cette étape. Mes opposants retiennent une otage qu'il m'est impossible d'aller récupérer en l'état actuel des choses. 

Il affichait l'expression la plus neutre possible mais je savais qu'au fond de lui, le feu bouillait dans ses entrailles. Il devait se détester d'avoir à faire ça. A demander la charité. 
Je vis Santo s'appuyer au dossier du canapé, les yeux rieurs. Ouais cet abruti kiffait voir une faiblesse chez son rival. Pedro et Charly quant à eux, n'avaient pas bougé. 

- Si je comprends bien, tu as besoin d'hommes pour mener ta petite guerre ? demanda Charly 

Tino allait répliquer, mais avant qu'il ne dise quelque chose qu'il allait regretter, Leandro le repoussa doucement avec sa main et les mots ne franchirent pas ses lèvres. 

Les rois de la villeحيث تعيش القصص. اكتشف الآن