Chapitre 19 : Inferno

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Hello mes beautés,

J'espère que vous allez bien et que vous êtes pas trop secouées après le dernier chapitre ...
Croyez moi, c'était dur de mon côté aussi de l'écrire...
Mais comme promis, je me devais de ne pas vous faire attendre trop longtemps pour avoir la suite. J'espère qu'elle vous plaira...

Bisous !


Maddie

Une étrange sensation de chaleur envahit mon corps. J'ai l'impression de flotter dans une dimension parallèle. Je me sens bien, je me sens comblée de bonheur.

J'arrive à ouvrir petit à petit les yeux. Je ne reconnais pas l'endroit où je me trouve et pourtant tout me semble si familier. La clarté m'aveugle alors je tente de me protéger avec ma main tendue vers le ciel.

Le ciel ? Tiens, c'est bizarre, il n'est pas bleu aujourd'hui. Il est tout blanc. Et pourtant il fait si bon, et cette étrange lumière qui caresse ma peau est si agréable.

Il n'y a pas un bruit, on dirait que je suis seule ici. Mes mains entrent en contact avec le sol, mais lui aussi n'existe plus. A place, c'est une texture douce et chaleureuse que j'attrape entre mes doigts. Du coton ? C'est blanc aussi en tout cas. Mais où suis-je ?

Ca n'a pas d'importance, je me sens tellement bien ici ! J'ai pas envie de bouger. Je veux me rendormir, c'est tellement confortable ! Je referme les yeux et je me laisse aller. Ma bouche se détend jusqu'à former naturellement un sourire. Pourquoi est ce que je suis jamais venue là avant ?

Je me love dans le coton. Je profite de l'instant présent. Je veux rester ici toute ma vie. Je me sens si légère. J'enfouis ma tête dans le coussin de matière que j'ai réussi à former avec mes mains et je m'abandonne complètement à ce délicieux sentiment de plénitude qui a pris possession de mon corps.

Tout est exquis en ce lieu que je ne connais pourtant pas. Tout ! Le silence reposant, le confort de ce sol si étrange, la chaleur de ce soleil invisible et cette odeur si envoutante...

Cette odeur !

Elle me rappelle quelque chose mais quoi ? C'est masculin et si doux à la fois. J'ai l'impression de la connaître. Et pourtant impossible de me souvenir. Mais pourquoi j'ai la chair de poule tout à coup ?

J'ouvre soudainement les yeux, mais rien n'a changé autour de moi. Je me redresse et l'odeur s'intensifie. Il faut que je sache d'où elle vient. J'ai l'impression qu'elle s'est déjà imprégnée en moi. J'ai le sentiment de l'avoir déjà goûtée. Mais où ?

Je regarde autour de moi mais je vois rien. Rien à part le blanc en haut, le blanc en bas, le blanc autour, et cet étrange nuage de coton qui m'entoure. Je remarque que je porte une robe longue, blanche elle aussi. Je suis presque sure de ne jamais l'avoir vue auparavant, mais qu'est ce qu'elle est belle ! Scintillante et pleine de volants. L'odeur ne cesse de s'intensifier me causant presque une migraine. J'ai l'impression qu'elle vient de la gauche.

Mes pieds bougent tout seuls, c'est instinctif et je n'ai pas besoin de réfléchir. Je marche lentement, je flotte presque. Tout est si beau et apaisant. Mes mains effleurent ce coton qui remonte quasiment jusqu'à ma taille et au moindre touché, celui ci s'évapore dans l'air. Je contemple amusée ce spectacle enchanté. Et je continue ma progression, à la recherche de la source de qui torture mes narines.

Je n'ai plus la notion du temps, je n'ai plus la notion de rien. Est ce que c'est vraiment moi qui dirige ? Ca n'a pas vraiment d'importance, j'y suis presque de toute façon. Je le sens.

Et en le voyant, enfin je comprends.

Il est là, devant moi. Allongé sur le sol, lové dans ce coussin de coton où je m'étais sentie si bien moi aussi. Mon coeur se remplit, et mon être tout entier est irrésistiblement attiré vers lui. Je crois qu'il ne m'a pas encore vue. Lui aussi il a les yeux fermés. J'ai envie d'aller me coucher à ses côtés. Il a l'air si détendu et paisible. Il est encore plus beau que d'habitude. J'ai envie de me blottir dans ses bras. Mes pieds me guident vers lui, je les laisse faire. Et au fur et à mesure que je me rapproche, je constate qu'il porte un T shirt blanc et un jogging gris. Et malgré tout, je le trouve incroyablement séduisant. Je souris bêtement en m'approchant et il remarque enfin ma présence. Je suis rapidement inondée de ce bleu turquoise qui fait chavirer mon coeur. Ce dernier se met à accélérer. Je presse le pas et j'arrive enfin à son niveau. Il me regarde tendrement, et seulement à travers ses yeux, je ressens tout l'amour qui nous unit. C'est fort. C'est intense. Je veux sentir sa peau, je veux le toucher. Qu'est ce que je l'aime.

Il est si proche et pourtant j'ai l'impression qu'il est si loin. Comment est ce possible ? J'ai pas le temps de me poser plus de question qu'un son derrière moi attire mon attention. Et plus rien n'a d'importance. Parce que je reconnais immédiatement sa provenance. J'abandonne mon bien aimé pour aller retrouver mon autre raison de vivre. Mon estomac explose de bonheur quand j'aperçois ses boucles blondes que j'aime tant. Ce petit être, haut comme trois pommes m'adresse un sourire angélique et innocent. J'attrape sa petite main et je la serre fort dans la mienne. Il me tend ses bras et je comprends qu'il veut que je le porte. Il enfouie sa tête dans mes cheveux et je ferme les yeux. Je me sens tellement bien. Je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais.

Je me retourne vers lui, il nous regarde d'un air attendri. Je crois qu'il a compris. Mon petit bout agite instinctivement la main, je crois qu'il a envie de le rencontrer. Je crois qu'il sait qui c'est. Alors je l'imite. Moi aussi j'ai envie qu'ils se rencontrent. Ils se ressemblent tellement tous les deux. Un océan turquoise et un océan azur. Un océan de bonheur et d'amour.

Mais petit à petit tout se déforme. Le coussin blanc se teinte de rouge. C'est bizarre...
Il est trop loin, j'ai du mal à voir.

Mais l'odeur me suffit. Ce n'est plus la même qu'avant. Celle-ci est teinté de fer et de sang.
Du sang ? Il saigne ? Mon dieu, je dois aller l'aider !

Je plaque ma main sur les yeux de mon blondinet. Je ne veux pas qu'il voit ça. Surtout pas ! Et pourtant j'ai envie de courir vers lui, mais quand je baisse les yeux vers mes pieds je remarque qu'ils sont enracinés dans le sol. Mon coeur bat à mille à l'heure. Le rouge s'intensifie, il y en a tellement maintenant ! Il souffre, je le vois bien qu'il a mal ! Ca sort de son bras, de sa cuisse, et de je ne sais où d'autre. Il y en a de partout ! J'ai envie d'hurler, d'appeler à l'aide mais qui peut nous secourir dans cet enfer ?

Le ciel n'est plus blanc désormais, il est devenu tout noir.

Le coton sur le sol s'est changé en ronces et les épines s'enfoncent dans mes mollets.

Je n'arrive plus à le distinguer, j'ai l'impression qu'elles l'ont avalé.

Et l'odeur âpre du sang et de la mort a colonisé chaque centimètre carré de mon corps.

J'ai mal, j'ai terriblement mal.

Mon blondinet à disparu, il n'est plus dans mes bras.

Le souffle me manque. Je m'accroupis dans les ronces qui griffent ma peau. Je me roule en boule et je laisse les torrents de la peine et de la douleur se déverser.

Je crie mais aucun son ne sors de ma bouche.

Les ronces ne cessent de grandir et peu à peu, elle m'engloutissent elles aussi.

Je me sens partir,

Je me sens tomber...

...

J'ouvre les yeux et me redresse en sursaut. Les draps sont trempés, j'ai l'impression d'avoir de la fièvre. Mes joues sont salées, signe que j'ai beaucoup pleuré. Je mets du temps à reprendre ma respiration et je tente de me calmer doucement.

C'était juste un mauvais rêve et pourtant il avait l'air si réel.
Et cette boule dans ma gorge,
Et cette boule dans mon ventre.
J'ai l'horrible pressentiment qu'il s'est passé quelque chose de grave.

Les rois de la villeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora