Chapitre 10 : Vendetta

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Leandro


Comme toujours j'ai eu du mal à trouver le sommeil.

En même temps avec ce qu'elle avait dit, c'était difficile. Une partie de moi avait été soulagée qu'elle ait entendu ce que mon coeur brûlait de lui dire, mais une autre était déstabilisée, terrorisée... Alors j'ai préféré ne rien ajouter et j'ai fait mon possible pour trouver une position confortable dans ce putain de fauteuil et j'ai fermé les yeux.
Il fallait que je mettes mes sentiments sur pause et que j'active mon cerveau pour réfléchir à la meilleure solution face à la situation.
Parce que l'appel que j'avais reçu dans la voiture lors de notre retour du mall m'avait anéanti.

Mes pires craintes s'étaient confirmées.
Le chauffeur de taxi que j'avais descendu m'avait bien dit la vérité.
J'avais un traitre dans mes rangs.

Mon envie de la retrouver avait été plus forte que tout, elle avait été une véritable obsession, profonde et viscérale et pour la première fois je m'étais éloigné de ma route. Pour la première fois j'avais baissé ma garde. Et quelqu'un en avait profité.
Comment est ce que j'avais pu être aussi bête ?
Je ne l'ai jamais considéré comme une menace et pourtant, j'aurai du m'en douter ...
On m'avait dit que ses jours n'étaient pas en danger, mais je ne pensais pas qu'il serait remis sur pieds si vite.

C'est Tino, mon jeune soldat prometteur qui m'a informé. « Il réclame des réparations. Il dit que cette Américaine est un affront et la pire insulte que vous pourriez faire à sa famille » m'avait t-il dit un peu plus tôt. J'ai encaissé le coup. J'ai digéré ma stupidité et ma négligeance. J'avais rien vu venir et pourtant je n'avais aucune échappatoire. Alors je l'ai remercié et je lui ai dit que je le rappellerai pour lui expliquer le plan.

Mais le problème, c'est que j'avais pas de putain de plan. Il me manquait trop d'éléments. Comment est ce qu'il avait pu savoir pour elle ? Est ce que les gardes qui l'avait reluquée chez ma tante avait vendu la mèche ? Pourtant à leurs yeux il s'agissait simplement de la fille de l'un de associé américain que je devais protéger quelques temps. Personne a part ma tante n'avait deviné la vraie nature de sa présence. Est ce qu'il se pouvait que ?... Non Zia Ada n'aurait jamais trahi sa famille.
Tant de pensées se bousculaient dans ma tête et j'avais du mal à me concentrer. J'ai attrapé mon téléphone, il indiquait 6h34. Je l'ai regardée paisiblement endormie dans ce grand lit. Ce petit bout de femme avait changé tellement de choses dans ma vie. Elle avait réussi à balayer toutes mes croyances et tout mes principes et un battement de cils. Moi qui m'était toujours juré de ne jamais tomber pour une femme, je m'étais noyé dans son regard jaune.

Je ne pouvais pas rentrer à New York, c'était exactement ce qu'il attendait que je fasse. Et si je m'étais écouté ça aurait été mon premier réflexe. La barricader dans la Villa Cesar le temps que j'ailles régler nos différents. Non je devais être plus intelligent. Los Angeles ne faisant plus partie des options je devais trouver autre chose.
J'ai glissé une énième cigarette entre mes lèvres et je suis sorti sur le balcon en espérant trouver l'inspiration dans la nicotine.
Don Siro n'avait pas tort. Les femmes vous rendent faibles. Les femmes sont le pire des pièges. Quand vous vous rendez compte qu'une autre vie passe avant la vôtre, vous pouvez considérer que c'est le début de la fin. Je me suis souvenu de ces longues conversations que nous avions à ce sujet. Il n'y avait pas place au débat, il m'expliquait la vie, et ça faisait parti de mon éducation. Je savais qu'il avait raison, je buvais ses paroles et je les repassais en boucle dans ma tête.
Mais Zio Siro, toi qui a déjà connu l'amour, je suis sûr que tu me comprends.

Le ciel commençait à se lever et c'est dans les lueurs de l'aube que j'ai trouvé les réponses à mes questions. J'ai écrasé le mégot dans le cendrier et je suis retourné à l'intérieur. J'ai attrapé la clé magnétique de ma chambre et je me suis dirigé vers la porte en essayant d'être le plus discret possible pour ne pas la réveiller. J'ai presse le pas dans le couloir et quand je suis parvenu dans ma suite mes pas m'ont guidés automatiquement vers le coffre. J'ai composé la combinaison et j'ai attendu le clic. J'ai attrapé ce qu'il y avait à l'intérieur, et j'ai enfilé un jogging propre et un t-shirt noir.
Je savais exactement ce qu'il me restait à faire.

Les rois de la villeUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum