Chapitre 17 : Pedro y Rosa

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Maddie - Jessica


Qu'est ce qui m'avait prit d'inventer un nom ?

Est ce que j'allais réussir à aller jusqu'au bout de ce mensonge alors que je venais seulement de le commencer ?

J'avais terriblement peur d'avoir mis le doigt dans quelque chose que je ne saurai maîtriser...

La journée était passée relativement vite. J'avais découvert l'environnement qui m'entourait et comme je l'avais ressenti hier en arrivant, la maison était à deux pas de la plage. Je me suis promis d'y retourner les jours suivants pour faire du yoga au lever du soleil. Depuis mon escapade à Los Angeles, je m'étais surprise à trouver beaucoup de bénéfices à cette pratique.
J'avais marché dans les rues ensoleillées de Cabo, essayant de me familiariser avec mon nouveau quartier. J'avais laissé mon coeur dans la villa, fatiguée de souffrir, fatiguée par mes angoisses. Une petite épicerie se trouvait à l'angle au bout de la rue. Parfait pensais-je.

J'avais acheté le strict nécessaire. Mais que des choses que j'aimais. Comme si la bouffe allait combler ton manque affectif, me murmura une voix. J'avais fait le tour de la petite placette, j'avais même acheté des fleurs, puis j'étais rentrée, jouant à merveille le rôle de la touriste américaine. J'aimais bien cet endroit. Et petit à petit je savais que moi aussi j'allais me sentir comme en vacances ici.

De retour à la petite villa j'ai tenté de grignoter quelque chose mais la faim n'était pas là. Le coeur non plus d'ailleurs. Son odeur était partout. Il n'était même pas resté 24h et pourtant j'avais l'impression de sentir sa présence dans chacune des pièces de cette putain de maison. Les larmes me montèrent aux yeux. Pleures pas Maddie, stp ne pleures pas.
Je me suis dirigée vers la baie vitrée que j'ai ouverte en grand pour créer un courant d'air et me débarrasser de cette torture olfactive. Si je devais rester ici longtemps, hors de question que je me lamente sur mon sort.

Je regardais l'horloge accrochée au mur qui affichait 16h37. C'était le moment d'aller affronter mes voisins. Je n'avais en théorie aucune raison de me méfier d'eux mais mieux valait rester prudente. J'avais bien vu que dans ce monde là, tout était possible. J'avais pas vraiment réfléchit à ce que j'allais leur dire mais de toute façon si je préparait un texte ça aurait eu l'air plus suspect qu'autre chose. Les cours de théâtre que j'avais prit au collège serait mon meilleur atout.

C'est comme ça que je me suis retrouvée plantée devant leur portillon, un bouquet de fleurs à la main. J'ai respiré un bon coup et j'ai appuyée sur la sonnette.

Pas de réponse.

J'ai attendu quelques instants et j'allais rebrousser chemin quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Une vieille dame aux cheveux noirs apparut dans l'embrasure de la porte et fronça les sourcils en m'apercevant de l'autre côté du portillon.

- Si ? demanda une voix éraillée

- Holà señora ! (je ne parlais peut être pas espagnol mais j'avais quand même les bases)

J'étais en train de réfléchir à la suite de ce que j'allais dire et surtout si elle allait comprendre l'anglais quand une voix masculine vint interrompre notre échange.

- Jessica vous êtes venue ! Esta es la chica de que te hablé (c'est la jeune fille dont je t'ai parlé).

Le vieil homme que j'avais rencontré plus tôt sorti d'une cabane en bois attenante à la maison. Il était toujours en tenue de jardinage et j'en déduisis à la couleur de ses mains qu'il avait du passer la journée à prendre soin de son extérieur. Il releva la tête et m'adressa un sourire chaleureux avant de se retourner vers sa femme :

Les rois de la villeWhere stories live. Discover now